Le harcèlement sexuel de rue impacte le quotidien de 9 filles sur 10
Pas moins de 91 % des filles et 28 % des garçons ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans la rue, ressort-il d’une étude de l’ONG Plan International, citée dans Le Soir lundi.
Le sondage met en évidence que les comportements et gestes intrusifs dans l’espace public, perçus comme intimidants, irrespectueux ou offensants, sont toujours omniprésents en dépit de l’introduction de la loi contre le sexisme en 2014. Les sifflements (82 %) et les commentaires sexistes sont les types de harcèlement les plus fréquents : plus de 4 filles sur 5 en ont déjà été victimes.
« Mais cela peut prendre la forme de regards insistants (79 %), de remarques sur l’apparence (62 %), de tentatives d’approches trop flirteuses (59 %) et d’attouchements non souhaités, subis par une fille sur trois« , explique Heidy Rombouts, directrice de Plan International.
La réalité du harcèlement sexuel impacte plus spécifiquement le quotidien des filles. Une d’entre elles sur deux évite d’aller à certains endroits, ou n’y va jamais seule. Paradoxalement, 25 % des jeunes indiquent que cela arrive tellement souvent qu’ils n’y font même plus attention. Elles font attention à leur façon de s’habiller, au choix du chemin à prendre, ou ne se rendent pas seules dans certains endroits.
Cependant, le harcèlement sexuel des jeunes a lieu tout le temps, et partout. Toutefois certains endroits ressortent malgré tout des données de la plateforme : plus de 29 % des signalements concernent la rue, 16 % les lieux de loisirs, et 14 % les transports publics.
Plus d’un signalement sur dix concerne le chemin de l’école. Trop peu de jeunes osent parler de ce qui leur arrive. Moins de un sur deux franchit le pas d’en parler à ses amis. Seulement 1 sur 5 à sa famille. Des chiffres encore plus interpellants lorsqu’il s’agit de faire appel à un psychologue (7 %) ou à la police (6 %). Les agissements répétés à connotation sexuelle ou sexiste dans l’espace public sont punissables d’un emprisonnement d’un mois à un an et/ou d’une amende de 50 à 1.000 euros.