Peter De Roover
« Le gouvernement? Il sauve les pensions »
Pour Peter De Roover, parlementaire N-VA, ce gouvernement s’attèle à la répartition équitable de la lourde charge de pensions entre les générations.
Si les derniers jours ont révélé un malaise important, ils ont également démontré que la grande majorité de la population a compris que faire la grève ne résout pas les problèmes. Nous devons évidemment faire preuve de compréhension face à l’incertitude causée par les changements. Il faut prendre au sérieux les inquiétudes sincères à propos du repoussement de l’âge de la pension et de la répartition équitable des charges. C’est pourquoi il faut clarifier les mesures du gouvernement, car jusqu’à présent on ne les a pas suffisamment expliquées, y compris les projets en matière de pensions. La Commission des Réformes de Pensions 2020/2040″ a fourni un document impressionnant dans lequel on peut lire littéralement : « En cas de politique inchangée, le système de pensions n’est pas tenable financièrement ». Cette affirmation esquisse clairement le défi qui nous attend.
Quelques données de base permettent de se rendre compte de la situation. Pour l’instant, les pensions coûtent 10,6% de notre PIB, en 2060 ce chiffre risque de dépasser les 16%. Seuls 18% des Belges âgés entre 60 et 64 ans travaillent alors que cette proportion s’élève à 42% pour l’OCDE. L’âge moyen de la retraite, 59 ans chez nous, s’élève à 64 ans dans l’OCDE. À cela s’ajoute qu’il y a de moins en moins d’actifs par pensionnés, de sorte que les charges en hausse croissante se retrouvent sur de moins en moins d’épaules. Concrètement, si on ne change pas la politique de pensions, il faudra augmenter les impôts sur les salaires de 13% d’ici 2040 ou baisser les pensions d’un tiers. La facture doit être payée d’une façon ou d’une autre.
Le gouvernement refuse de trancher entre une énorme augmentation d’impôts d’une part ou une forte baisse des indemnités de pensions d’autre part. Notre politique sert à garantir une pension digne de ce nom à tous les ayants droit. Il s’agit de maintenir un monument de notre État-providence social. Le gouvernement est critiqué parce que les charges de cette réforme de pensions ne seraient pas réparties équitablement. Les critiques voient le salut dans le jackpot qu’ils aiment appeler « une taxe pour les riches ». Bien sûr, il n’est pas inutile de chercher une imposition plus efficace, une idée que la N-VA défend depuis longtemps. Dans ce domaine, les gouvernements précédents, dont font partie les critiques les plus virulents d’aujourd’hui, n’ont pas laissé un très bel héritage.
Cependant, nous devons avoir l’honnêteté d’admettre que la recherche d’une imposition qui dépasse la formulation de pensées nobles est très difficile, car le capital est extrêmement mobile. L’objectif ne peut être de frapper à nouveau la classe moyenne avec des mesures qui partent d’une bonne intention, mais qui sont mal exécutées.
Un bon tax shift qui diminue les charges sur le travail, cadre parfaitement dans la vision de la N-VA. Cependant, ceux qui veulent utiliser les bénéfices de ce tax shift pour couvrir la galopante et, sur le long terme, asphyxiante facture des pensions, font de ce tax shift une majoration d’impôts. Dans ce cas, le tax shift se mue en tax lift que nous rejetons sans détour. Augmenter les prélèvements publics au-delà de 54% serait de la folie.
Nous désirons sauver le système de pensions et nous sommes fermement décidés à prendre nos responsabilités.
Nous devons faire en sorte que la lourde charge des pensions soit répartie équitablement entre les générations. C’est ce dont s’occupe ce gouvernement. Si nous ne le faisons pas, la pension se réduira à une peau de chagrin. Nous désirons sauver le système de pensions et nous sommes fermement décidés à prendre nos responsabilités. Honni, soit qui mal y pense.
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