Le glanage peut être pratiqué par tout le monde, « peu importe la commune »
Alors que les récoltes de pommes de terre sont encore en cours, la pratique du glanage a déjà lieu sur certaines parcelles récoltées. « Les glaneurs ne ramassent, en moyenne, que 3 à 4% de la récolte totale », indique Pierre Lebrun, coordinateur de la Filière wallonne de la pomme de terre (Fiwap).
Le glanage est une pratique qui consiste à venir ramasser les pommes de terre laissées au champ, dès la fin de la récolte. « Sur les parcelles dites ‘normales’, les pertes sont estimées entre 5 et 10%. Il s’agit des pommes de terre qui ne dépassent pas les 35 mm de diamètre », explique Pierre Lebrun. « Mais dans ces 5 à 10%, si vous retirez les pommes de terre vertes, celles restées sous eau, les pourries et les écrasées, il ne reste plus que 3 à 4% qui peuvent intéresser les glaneurs. »
Selon l’article 11 du Code rural du 7 octobre 1886, « le glanage ne peut être pratiqué que par les vieillards, les infirmes, les femmes et les enfants âgés de moins de douze ans et seulement sur le territoire de leur commune, dans les champs non clos, entièrement dépouillés et vidés de leurs récoltes, et à partir du lever jusqu’au coucher du soleil, seulement à la main ».
« Cet article du code n’a jamais été remis à jour et dans la pratique, tout le monde peut glaner, peu importe la commune », assure Anne-Sophie Janssens, juriste à la Fédération wallonne de l’Agriculture.
Seul le ramassage à la main est obligatoire. « Cette disposition est toujours d’actualité. Pour le reste, le glanage arrange généralement les agriculteurs car leur champ est nettoyé. Je n’en connais pas un seul qui est venu revendiquer cet ancien article de loi », précise-t-elle.
La pratique est cependant devenue marginale. « Nous voyons de moins en moins de glaneurs », précise Pierre Lebrun. « C’est par manque de connaissance du milieu agricole. Certains ne savent pas que la pratique existe et d’autres la voient comme l’activité familiale du dimanche quand il fait beau. Le glanage se pratique souvent dans des régions plus défavorisées. »