Le dilemme du Comité de concertation
Une semaine après avoir reçu la « douche froide », le comité de concertation se réunit à nouveau ce vendredi à 14h00 afin de réévaluer la situation épidémique belge et décider d’éventuels assouplissements des mesures sanitaires. Les chiffres des hospitalisations n’ont certes pas explosé, mais ils sont en augmentation. Ce contexte complexifie dès lors la résolution de l’équation.
Vendredi dernier, le comité de concertation avait tourné court. A l’issue d’une présentation de la situation épidémique par le commissaire corona Pedro Facon, le Premier ministre, les principaux ministres du gouvernement fédéral et les ministres-présidents des entités fédérées avaient décidé de ne prendre aucune mesure nouvelle et d’attendre une semaine. L’annonce du dépassement du seuil des 200 personnes admises à l’hôpital (204) en raison du Covid avait refroidi les ardeurs, Alexander De Croo parlant alors de « douche froide ».
Les membres du comité de concertation avaient dès lors décidé de se donner une semaine afin d’évaluer si ce nombre d’admissions, qui n’avait plus été enregistré depuis décembre, constituait ou non les prémisses d’une troisième vague épidémique.
Entre le 25 février et le 3 mars, il y a eu en moyenne 151,9 admissions à l’hôpital par jour, soit une augmentation de 20% par rapport à la période de référence précédente, selon les chiffres de l’Institut de santé publique Sciensano mis à jour jeudi matin.
Au total, 1.901 personnes sont hospitalisées en raison du Covid-19, dont 434 patients traités en soins intensifs. Si le seuil des 200 hospitalisations n’a plus été franchi, les chiffres des hospitalisations ne baissent pas. Ce dilemme devrait animer les discussions vendredi au Palais d’Egmont à Bruxelles. Traditionnellement, la semaine précédant un comité de concertation est marquée par différents souhaits d’assouplissements exprimés par l’un ou l’autre élu ou président de parti. Rien de tout cela cette semaine, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke se contentant d’acter jeudi sur La Première la difficulté d’interpréter les chiffres. « L’explosion n’a pas eu lieu mais les chiffres grimpent », a-t-il ainsi déclaré.
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A la Chambre, Premier ministre Alexander De Croo est également resté prudent, annonçant toutefois l’élaboration d’un « plan plein air » consacré aux activités en extérieur. Si des assouplissements des mesures sanitaires devaient être décidés, ils devraient concerner l’enseignement secondaire et supérieur avec le 15 mars en ligne de mire. Les universités et hautes écoles pourraient reprendre les cours en présentiel avec une jauge de 20%. L’autre point qui devrait être débattu serait la possibilité de se rassembler à l’extérieur à plus de 4 personnes (la dénommée « bulle de 4 »), dans le contexte du « plan plein air ».
Pour l’horeca et l’événementiel, il faudra encore patienter, vraisemblablement jusqu’à la mi-avril. La réouverture des frontières pour les voyages non-essentiels ne devrait pas être abordée ce vendredi, l’arrêté ministériel édicté en ce sens reste jusqu’à nouvel ordre en vigueur jusqu’au 1er avril. L’espoir d’annonces d’un déconfinement plus large lors du comité de concertation suivant, probablement le 19 mars, reposera également sur le succès de la campagne de vaccination. Mercredi soir, les ministres de la Santé du pays ont pris une série de décisions qui doivent permettre de l’accélérer : le vaccin d’AstraZeneca pourra être administré aux personnes de plus de 18 ans sans limite d’âge supérieure, les délais de livraison des vaccins pourront être réduits de 5 à 3 jours et le délai durant lequel les deuxièmes doses de vaccin sont conservées passera de trois à une semaine, ce qui permettra de libérer 170.000 doses.
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