La vie après le coronavirus: bons plans pour le coliving, moins pour le coworking?
Quel après-crise sanitaire pour le mode de vie en collectivité et pour l’espace de travail partagé, deux tendances jusqu’il y a peu émergentes ?
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De l’aveu de leurs représentants respectifs, les sociétés de coliving Ikoab (318 chambres dans 35 maisons à Bruxelles, Charleroi et Liège, 22 maisons livrées d’ici à fin 2020) et Cohabs (234 chambres dans 17 maisons à Bruxelles, 14 autres en chantier dont deux à New York) auraient plus souffert de la pandémie si elle avait éclaté… mi-juin. Car les mois d’été sont mis à profit par leur public cible d’étudiants, jeunes travailleurs et expats pour trouver à se loger.
Avec le déconfinement en cours en Belgique et ailleurs, sur le plan du seul business, rien à déplorer donc, confient, soulagés, Amaury Michiels pour Ikoab et Youri Dauber pour Cohabs. Tout au plus des retards de chantiers et une poignée de maisons qui attendent de pouvoir être commercialisées. Quid de l’avenir ? » On vise les 20-30 ans, une catégorie d’âge peu impactée par le Covid-19 « , relève le premier. » Sitôt la sortie de crise, tous reprendront leur vie telle qu’ils l’ont laissée, en sortant, voyageant, postulant pour des jobs à l’étranger, etc. « , abonde le second. Qui ajoute que ces jeunes sont demandeurs d’interaction sociale, de partage et d’échange. » Ils s’estiment chanceux d’être confinés à plusieurs. »
D’après Youri Dauber, » le coliving continuera à avoir du succès après la crise, si pas plus qu’avant. « Et Amaury Michiels de souligner que tant qu’à vivre reclus, autant l’être dans une grande maison, même partagée, plutôt que dans un tout petit studio. » Nos biens ont un certain standing. Ils sont grands, beaux, superéquipés, avec des espaces extérieurs de qualité. Cela peut paraître paradoxal, mais en période de confinement, l’importance des espaces communs se fait sentir. »
La flexibilité, l’atout du coworking
La situation est différente pour le coworking, impacté, comme les bureaux classiques, par la priorité donnée au télétravail. » Le trafic dans nos centres a été divisé par 50 « , déplore Alexandre Ponchon, cofondateur de Silversquare, ancré à Bruxelles (cinq sites) et au Luxembourg (un). Ce qui n’a pas empêché le réseau de rester opérationnel et même, de grandir – fort de 20 000 m2, il doublera sa prise en location cette année. » Nous avons démarré nos activités en pleine crise financière de 2008, nous sommes rodés. »
Depuis peu, les demandes d’affiliation reprennent. » Elles émanent d’entrepreneurs, start-up et freelances qui deviennent fous à force de travailler chez eux. De PME fragilisées révoquant leurs contrats de location de bureaux classiques. Voire de sociétés corporate soucieuses d’offrir plus de flexibilité à leurs employés, précise Alexandre Ponchon. Car il est plus aisé de résilier son contrat chez nous qu’auprès d’un bailleur classique, d’étendre ou de réduire les mètres carrés dont on a besoin, etc. » Sans oublier la force du réseau et donc, la mise à disposition de plusieurs sites.
En attendant la reprise, Silversquare met toutes les chances de son côté en faisant respecter les règles sanitaires et de distanciation sociale strictes, en s’équipant des dernières technologies (vidéoconférence, etc.) et équilibrant les bureaux privatifs et les postes de travail libres. » Contrairement aux idées reçues, les travailleurs ne sont pas entassés les uns sur les autres dans un centre de coworking « , assure Alexandre Ponchon, qui évoque un ratio de mètres carrés par poste de travail supérieur à celui des bureaux classiques.
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