La soeur de Christophe Collignon, membre de la commission spéciale wallonne, siégeait comme commissaire aux comptes chez Publifin
Quel rôle jouaient précisément les commissaires aux comptes chez Publifin ? L’un d’entre eux, entre 2013 et 2015, s’appelait Christine Collignon. La soeur du député-bourgmestre Christophe Collignon, membre de la commission spéciale chargée de faire la clarté sur l’intercommunale. Position délicate ?
Donc, il y aura une commission. Pas une « d’enquête ». Juste une « spéciale », aux pouvoirs moins étendus, qui devra s’attaquer à la « transparence et au fonctionnement de Publifin ». Ainsi en a décidé la majorité wallonne PS-CDH. Ainsi s’indigne l’opposition MR-Ecolo-PTB. Soit. Les douze apôtres de la vérité sont connus : six députés PS (Christophe Collignon, Jean-Pierre Dupont, Bruno Lefebvre, Dimitri Legasse, Patrick Prévot et Olga Zrihen), 4 MR (Pierre-Yves Jeholet, Jean-Luc Crucke, Gilles Mouyard et Olivier Destrebecq) et 2 CDH (Dimitri Fourny et Pascal Baurain).
Oserait-on leur suggérer des noms pour une future audition ? S’il y en a bien qui devraient tout savoir des finances de Publifin, ce sont les membres du Collège des commissaires, chargés du contrôle des comptes annuels du groupe. Jusqu’au 29 juin 2015 (1), six personnes y officiaient de manière rémunérée : deux représentants de la société PwC, deux représentants de la province de Liège et une représentante des communes.
Une certaine Christine Collignon. Avocate, ancienne bourgmestre socialiste de Villers-le-Bouillet, toujours conseillère communale au sein de cette même commune. La soeur du député-bourgmestre de Huy, Christophe Collignon. Qui siègera dans la fameuse commission spéciale. Une position délicate ? « Je ne sais pas si ça met mon frère en difficulté, répond l’intéressée. En tout cas, il connaissait ma désignation. Mon rôle était d’analyser les comptes préparés par le réviseur. On avait deux réunions par an. Ça ne me permettait pas d’être au courant pour les comités de secteurs et les rémunérations qui y étaient pratiquées. »
« Une peccadille »
« On va vérifier tout ça et prendre un peu de hauteur », nous a répondu Christophe Collignon dans un premier temps. Avant d’expliquer, ensuite, que le rôle joué par sa soeur n’était nullement décisionnel. « Ça se limitait à un travail technique, pour vérifier les écritures. » Quid en cas d’audition éventuelle devant la commission ? « Vous croyez vraiment que c’est elle qui pourrait venir expliquer la structure de Publifin, pourquoi il y a eu tel investissement, etc. ? Je ne suis pas moins suspect que d’autres qui connaissent des gens au sein de la structure. Je commence à en avoir marre qu’on me cherche des poux sur une peccadille. »
Christine Collignon n’a plus déposé ses mandats à la Cour des comptes depuis 2012, selon le site Cumuleo. Mais en plus de son activité d’avocate au sein du cabinet familial, elle a aussi été engagée à mi-temps comme juriste au sein du cabinet du ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt. Le 1er août 2015. Un hasard des dates, assurent tant le cabinet que Christine Collignon. « Elle collaborait déjà sous la dernière législature. Les deux événements mentionnés sont totalement indépendants », précise le porte-parole du ministre. « Ça n’a rien à voir, garantit la juriste. J’ai quitté Publifin suite à une modification de décret et j’ai été embauchée chez Jean-Claude Marcourt en y présentant mon CV. »
(1) Ils seront remplacés ensuite par la seule société PwC, conformément aux nouvelles règles régissant les intercommunales interrégionales.
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