.

La réforme du calendrier scolaire soumis à la commission ce mardi: voici ce qu’il prévoit (infographie)

Le projet de décret réformant les rythmes scolaires annuels sera soumis ce mardi à l’examen de la commission Education du parlement francophone. Le vote définitif en séance plénière devrait intervenir juste avant les congés de Pâques.

C’est une autre grande réforme de cette législature en Fédération Wallonie-Bruxelles qui arrive à terme: le projet de décret réformant les rythmes scolaires annuels sera soumis mardi à l’examen de la commission Education du parlement francophone. L’opposition devrait y plaider le report du nouveau calendrier scolaire qui doit s’appliquer dès la rentrée 2022 déjà.

Mieux coller aux rythmes

Annoncée depuis des décennies, cette réforme du calendrier scolaire entend mieux faire coller les rythmes de l’école avec les rythmes biologiques des enfants, et améliorer ainsi les capacités d’apprentissage de ceux-ci. En effet, de l’avis de psycho-pédagogues, des vacances d’été trop longues avaient pour effet d’encourager le décrochage scolaire des plus jeunes, tenus trop longtemps écartés des classes.

A contrario, les congés d’une semaine à la Toussaint et Carnaval étaient, eux, jugés trop courts pour leur permettre de débrayer efficacement…

Concrètement, le futur calendrier scolaire s’appuiera dorénavant sur une séquence de 7 (6 au minimum, 8 au maximum) semaines de cours, suivies par deux semaines de vacances, et ce tout au long de l’année.

Les congés de Toussaint et de Carnaval passeront donc de une à deux semaines avec cette réforme. Les congés d’été, qui débutaient traditionnellement le 1er juillet pour s’achever au 31 août, seront eux rabotés à sept semaines. Le nombre de jours scolaires par année restera toutefois à 182.

Les classes débuteront ainsi à l’avenir le dernier lundi d’août et s’achèveront le premier vendredi de juillet. L’année prochaine commencera donc le lundi 29 août pour se terminer le vendredi 7 juillet 2023.

Uniquement du côté francophone

Cette réforme s’appliquera aussi bien aux élèves de tout l’enseignement obligatoire (fondamental et secondaire), qu’au secondaire artistique à horaire réduit (ESAHR), ainsi qu’à l’enseignement de promotion sociale et l’accueil temps-libre (ATL), mais uniquement du côté francophone du pays.

Les futurs calendriers scolaires devront être fixés et communiqués deux ans à l’avance (en avril) pour permettre une meilleure prévisibilité aux publics scolaires et aux secteurs économiques pour lesquels le calendrier scolaire peser sur leurs activités (tourisme, activités jeunesse, transports publics,…).

Suite du texte après l’infographie.

Réduction des jours blancs

Cette réforme s’accompagnera parallèlement d’une réduction progressive des « jours blancs », ces journées où les cours sont suspendus pour les élèves pour permettre la correction des examens et la tenue de délibérations par les enseignants.

Appliquée par la seule Fédération Wallonie-Bruxelles dans un avenir proche, cette réforme aura pour effet d’engendrer une désynchronisation partielle des congés scolaires entre les trois Communautés du pays (à l’exception des vacances de Noël qui tomberont toujours aux mêmes dates chaque année).

Même si les vacances d’été seront plus courtes, les directeurs d’école, qui chaque année travaillaient bien au-delà du 30 juin et reprenaient leurs activités bien avant le 1er septembre, ont la garantie de pouvoir malgré toute conserver à l’avenir cinq semaines de congés consécutives durant l’été.

Annoncée il y a près d’un an déjà, cette réforme aura un impact sur l’organisation des familles scolarisant leurs enfants dans différentes Communautés, sur l’organisation des mouvements de jeunesses, les gardes alternées pour les parents divorcés, etc.

Demande de report?

Jugeant la réforme « précipitée », l’opposition engagée (ex-cdH) ainsi que le PTB DéFI ont déjà annoncé leur intention de demander ce mardi le report d’un an au moins de l’entrée en application de ce nouveau calendrier. « Avec la crise sanitaire, le gouvernement de la Fédération n’a pas hésité à reculer un certain nombre de réformes. Pourquoi pas celle-ci? », interroge la députée Mathilde Vandorpe (Les Engagés).

Pour le PTB, pareille réforme ne peut s’envisager que sur base nationale exclusivement. « Des milliers de familles vont devoir gérer des situations extrêmement complexes où le bien-être des enfants sera loin d’être respecté », dénonce Alice Bernard, la cheffe de groupe PTB. « Comment faire quand on vit « à cheval » sur deux communautés? Pourquoi les enfants francophones ne pourraient-ils plus partager leurs vacances avec les néerlandophones? C’est une nouvelle absurdité, du surréalisme à la belge ».

Sauf surprise, le décret devrait malgré tout être approuvé tel quel mardi par la majorité PS-MR-Ecolo en commission.

Le vote définitif en séance plénière devrait, lui, intervenir juste avant les congés de Pâques.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire