La nouvelle tarification de stationnement à Bruxelles d’Elke Van den Brandt ne satisfait personne
Le projet d’arrêté de la ministre bruxelloise de la Mobilité devrait être recalé par le PS. D’autres critiques ont émané de la part du MR et du PTB. La réunion hebdomadaire du gouvernement bruxellois a été suspendue jeudi et reportée après le départ de la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen).
La réunion hebdomadaire du gouvernement bruxellois a été suspendue jeudi et reportée après le départ de la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) sur fond de désaccord sur le projet de nouvelle tarification du stationnement, a-t-on appris à deux sources proches du gouvernement.
Le gouvernement régional avait déjà abordé plusieurs points. En cours de réunion, L’Echo a diffusé un article sur sa page web un article intitulé « À Bruxelles, les Verts veulent augmenter le coût des amendes de stationnement » relatif à un projet d’ordonnance sur la politique de stationnement et à projet d’un arrêté de la ministre qui prévoirait une augmentation de 25 à 40 euros du tarif de redevance forfaitaire due par les usagers en cas de non-paiement du stationnement ou de dépassement de la durée de stationnement payée ou de la durée maximale autorisée. Ce tarif serait adapté à l’index chaque année.
Selon le quotidien, le coût minimum de la carte de riverain fixé dans le projet d’arrêté est de 60 euros par an pour la première carte riverain du ménage – ndlr : à la Ville de Bruxelles, il est de 10 euros. Celui de la seconde carte est fixé à 120 euros. Les personnes possédant une résidence secondaire dans une commune devront débourser au moins 500 euros pour obtenir la carte de riverain. « Le projet d’arrêté de la ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) sera vraisemblablement recalé par le PS », prédisait le quotidien alors que la réunion était toujours en cours. Le cabinet de la ministre Elke Van den Brandt s’est refusé à tout commentaire.
Selon une source bien informée, le point avait été discuté « calmement » la semaine dernière et alors que lors des discussions budgétaires, le PS demandait des recettes régionales supplémentaires. Plus largement, il semble que la fuite vers un média d’un positionnement sur un sujet en discussion, dans le prolongement de la déclaration gouvernementale, n’ait rien fait pour arranger les choses, d’autant que cela ne constituerait pas une première.
De son côté, le MR, première formation de l’opposition en Région bruxelloise a dénoncé « la rage taxatoire des Verts en pleine crise économique et sanitaire. »
« Cette nouvelle annonce a de quoi inquiéter les Bruxellois déjà lourdement impactés par les décisions prises par cette majorité. Projet de taxe kilométrique dénoncé par la Ligue des familles, nouvelles interdictions le 1er janvier dans le cadre de la LEZ, suppression de 65.000 de places de stationnement, mais où s’arrêtera ce gouvernement? Quand comprendra-t-il qu’avant d’imposer, il convient de créer des alternatives crédibles et d’accompagner les citoyens« , a demandé la députée MR Anne-Charlotte d’Ursel, présidente de la commission de la mobilité du parlement bruxellois.
Lire aussi: 30 km/h à Bruxelles : un premier bilan positif
« Nous savions déjà que le gouvernement avait prévu de supprimer 65.000 places de stationnement sans pour autant être capable de nous communiquer un cadastre précis des emplacements existants. La ministre nous parle désormais de 285.000 places existantes en voirie mais admet ne pas connaître le nombre d’emplacements hors-voirie. Le gouvernement a l’obligation de fixer une clef de compensation des emplacements supprimés en voirie vers le hors-voirie, depuis 8 ans. Avant d’imposer aux Bruxellois une nouvelle taxe, et s’il commençait par respecter ses obligations », a renchéri le député libéral David Weytsman.
Pour Youssef Handichi, député régional PTB, dans le projet tel que présenté, Elke Van Den Brandt « s’attaque à nouveau aux travailleurs qui n’ont pas d’alternative à la voiture » après une hausse des recettes de stationnement, en 2021, de « 44% (28 millions) par rapport à l’année précédente ». « Le travailleur qui débute son shift à 5h00 du matin quand il n’y a pas encore de transport en commun a besoin d’une voiture….Tous ceux qui ne peuvent pas se payer un parking individuel se retrouvent piégés… », a-t-il déploré.