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La lourde tâche de l’autre « Monsieur Covid », Yvon Englert (analyse)

Olivier Mouton Journaliste

L’ancien recteur de l’ULB aura la mission de convaincre les Belges francophones que la vaccination est un bien et pas un risque. Le voilà vraiment en piste, pour tenter de rassurer.

On commençait à connaître Pedro Facon, ce fonctionnaire nommé commissaire chargé de coordonner la crise du coronavirus au niveau fédéral. Il faudra désormais s’habituer de plus en plus à voir et entendre Yvon Englert, le « Monsieur Covid » wallon, dont le rôle monte en puissance avec le stratégie de vaccination, annoncée jeudi.

L’ancien recteur de l’ULB est médecin de formation (gynécologue-obstétricien), ancien doyen de la faculté de médecine de l’université et membre de l’Acdémie royale: une pointure. Son domaine de spécialisation n’était pas lié à une pandémie mondiale, que du contraire, puisqu’il concernait… la fertilité humaine. Fin octobre, il avait été désigné par le gouvernement wallon pour piloter sa cellule de gestion de la crise. Le voilà propulsé plus haut encore, dans le cadre de la stratégie interfédérale de vaccination. Toutes proportions gardées, c’est un peu le Emmanuel André ou Yves Van Laethem de la vaccination

Sa mission n’est pas mince, c’est le moins que l’on puisse dire. Yvon Englert devra contribuer à l’adhésion des Belges à cette campagne et veiller à une communication irréprochable en la matière. . Or, les doutes sont nombreux au sein de la population à l’égard de ce qui représente pourtant « une lumière au bout du tunnel » et les demandes d’une transparence plus grande sont nombreuses tant au sujet de l’efficacité scientifique de ces vaccins préparés en un temps record que de leur coût ou des modalité de leur diffusion.

https://twitter.com/grosfilley/status/1334770775413436416Fabrice Grosfilleyhttps://twitter.com/grosfilley

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Yvon Englert a entamé son marathon: il participé jeudi à la conférence de presse de présentation de la stratégie de vaccination, il était hier soir sur CQFD à la RTBF et sur LN24, ce matin l’invité du jour de Bel RTL et ce n’est certainement pas fini. Car le défi est considérable, à tous points de vue. Et les théories du complot en tous genres ou les lobbys ne faciliteront pas sa tâche.

« La vaccination de la population contre la Covid-19 représentera un défi logistique incroyable, d’une ampleur jamais vue en 50 ans », soulignait la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS). « Cela prendra du temps », concédait le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), à la Chambre, jeudi, après avoir annoncé que la vaccination débuterait le 5 janvier. « On sera prêts, a assuré ce matin Yvon Englert. Le travail est évidemment énorme dans tous les niveaux de pouvoir. On n’est pas sûrs que l’on aura le vaccin le 5 janvier mais si on l’a, on sera prêts. » Dans la gravté de la situation actuelle, précise-t-il ça et là, on ne comprenrai pas que ce ne soit pas le cas.

La priorité de la vaccination sera accordée aux maisons de repos. le « Monsieur corona » doit déjà expliquer ce choix: « Il y a deux raisons. La première est symbolique. On n’a pas apporté l’attention qu’il fallait lors de la première vague. Cette fois-ci, ils seront les prioritaires. En terme de santé publique, il y a une raison beaucoup plus fondamentale. Aujourd’hui, on sait que ces vaccins sont extrêmement protecteurs (taux de protection supérieur à 90%) donc la question qui s’est posée est ‘Qui va en bénéficier le plus?’. Ce sont les plus menacés de faire une complication grave ou de mourir de l’infection. Pour cela, nous savons tous que c’est l’âge et la vie en collectivité qui sont les deux critères. C’était donc assez logique d’offrir la possibilité aux résidents de maisons de repos de se vacciner en priorité. » Cela émae en outre d’une recommandation faite en juillet par le Conseil supérieur de la santé, précise-t-il aussi.

Less autorités belges espèrent que quatre millions de belges « prioritaites » (personnes âgées de 65 ans, 45-65 ans avec risque de commorbidité,, personnel soignant…) seront vaccinés d’ici l’été, pour tendre peu à peu vers une immunité ollective (pour laquelle 70% de la population devrait être vaccinée). Le régulateur européen, qui doit donner son feu vert aux vaccins, n’est-il pas sous la pression de l’industrie pharmaceutique? Ne va-t-il pas valider, même si quelques problèmes subsistent? C’est l’inquiétude de nombreux Belges. « Il ne peut pas faire ça, répond Yvon Englert à la RTBF. Ce sont des professionnels qui ont l’habitude d’être mis sous pression. C’est une structure qui est totalement indépendante de l’Union européenne qui négocie les contrats, il y a une imperméabilité totale. Oui, bien sûr, il y a une pression, mais quand on serviteur de la collectivité, on doit pouvoir garder son indépendance. Cela se fait sur base de données scientifiques cadrées. »

La vaccination, quant à elle, sera volontaire pour tous, confirme le « Monsieur Corona ». Il n’est pas question de subordonner quoi que ce soit (le maintien en maison de repos, un travail..) au vaccin.

Comment être sûr que le vaccin ne soit pas un risque? Ne prend-on pas un risque en vaccinant le personne soignant? « Cela supposerait que toute l’exprimentation clinique ne nous apprenne rien. Si l’on prend les six vaccins, ce sont 180000 persones qui ont été inclues dans les études cliniques de la phase 3, dont 90000 personnes ont reçu un vaccin. Or, on sait que ce sont durant les toutes premières semaines que l’on perçoit les effets secondaires. Une fois que vous êtes immunisés, vous avez vos anti-corps. On a quelques mois de reculs, désormais. On peut évidemment tout imaginer et c’est ce que fait la science-fiction quand on imagine que l’espèce humaine disparaît après je ne sais quoi, mais dans la vie réelle, le risque du virus et l’impact qu’il a sur nos société est colossalement plus important en terme de probabilité qu’une petite hypothèse, hautement improbable. »

Ces prochaines semaines, cette voix pédagogique risque de s’avérer préciseuse et indispensable.

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