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La Hongrie dictatoriale d’Orban menacée: « cette fois, ça suffit », dit Maxime Prévot

Olivier Mouton Journaliste

Le président du CDH nous dit son exaspération. Le CDH et le CD&V appuient une demande d’exclusion du Parti populaire européen, suite à sa décision de restreindre les libertés de façon illimitée. La présidente de la Commission européenne menace de sanctions.

« Cette fois, ça suffit. » Maxime Prévot, président du CDH, ne décolère pas après que le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, ait transformé son pays en quasi-dictature, utilisant le prétexte de la crise sanitaire.Le CDH a signé, avec le parti social-chrétien flamand et une dizaine d’autres membres du Parti populaire européen (PPE), un courrier à l’adresse de leur président, Donald Tusk, afin d’expulser de leurs rangs le Fidez, parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Le leader hongrois inquiète les autres Etats membres de l’Union européenne depuis qu’il a utilisé l’urgence sanitaire pour s’octroyer les pleins pouvoirs, au point de transformer son pays en une « dictature formelle ».

« J’avais été parmi les premiers à dénoncer, il y a un an, les excès permanents de Monsieur Orban, souligne Maxime Prévot au Vif/L’Express. Je me souviens très bien, c’était au tout début de ma présidence. Je trouvais déjà à l’époque que ce type n’avait plus sa place parmi nous. Nous nous inquiétons vivement, cette fois, qu’il s’octroie des pouvoirs spéciaux sans aucun cadre restrictif et sans limitation dans le temps. Connaissant sa façon d’agir, nous sommes en droit de nous attendre au pire. »

 » Ce n’est en effetpas la première fois que le parti de Viktor Orban exaspère ses partenaires au sein du PPE, les humanistes francophones en tête. En février 2019, le CDH, le CD&V et leur homologue luxembourgeois avaient déjà demandé son exclusion du PPE. Résultat: le Fidesz avait fait l’objet d’une suspension du PPE. Plusieurs lignes rouges lui avaient été signifiées, dont l’interdiction de décréter la peine de mort ou la nécessité de respecter la Cour européenne de justice. Un comité de surveillance, placé sous la présidence de, au sein duquel on trouvait notamment l’ancien président du Conseil européenne Herman Van Rompuy (CD&V), avait été mis en place. Mais rien n’a bougé depuis…

« Si la situation en Hongrie ne change pas, le Fidesz devra être exclu du PPE », dit quant à lui Joachm Coens, président du CD&V. L’initiative de ce courrier commun a été prise par les partis scandinaves membres du PPE. Donald Tusk, ex-président du Conseil européen, avait lui-même estimé l’état d’urgence hongrois « dangereux politiquement et inacceptable moralement ». »Dans ces temps étranges, des mesures exceptionnelles temporaires peuvent être nécessaires, partout en Europe, mais dans le cadre de la démocratie européenne, a tweeté par ailleurs Joachim Coens, président du CD&V. Séparation des pouvoirs, liberté d’expression, droit à la protection de la vie privée, liberté d’association… » Mais c’était, surtout, une mise en garde à l’égard de cette Hongrie au bord de la dictature.

https://twitter.com/joachimcoens/status/1245684677656133633Joachim Coenshttps://twitter.com/joachimcoens

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Cette fois-ci sera-t-elle la bonne? Le Fidesz va-t-il être exclu? Maxime Prévot le souhaite vivement, mais reste prudent: « C’est surtout un enjeu de géopolitique, nous dit-il. Certains, dont des membres de la CDU allemande, craignent que le Fidesz ne parte son seulement avec sa vingtaine de députés européens, mais qu’il en prenne également d’autres avec lui. Cela risquerait d’affaiblir le poids du PPE. Mais pour nous, il n’est pas question de transiger: la logique des valeurs doit primer sur celle du nombre. »

Après avoir fustigé évasivement les pays prenant des mesures trop sévères pour lutter contre l’épidémie de coronavirus sans citer nommément la Hongrie, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a finalement été plus claire, jeudi : « Je suis particulièrement concernée par ce qui se passe en Hongrie. Nous prendrons des mesures si nécessaires, comme cela a déjà été le cas dans le passé. » L’Allemande rappelle que les mesures de restriction des libertés doivent être « strictement proportionnelles », mais aussi « limitées dans le temps et évaluées régulièrement ».

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