La présidente de la Chambre, Eliane Tillieux. © belga

La Chambre doit voter pour ouvrir sa séance, symptôme d’un problème plus profond

Le Vif

La Chambre a dû passer par un vote jeudi pour ouvrir sa séance plénière. Le fait est inhabituel, il révèle la tension croissante que suscite l’organisation des travaux de l’assemblée fédérale.

La présidente, Eliane Tillieux (PS), a décidé de convoquer la séance à 10h plutôt qu’à 14h15. Plusieurs textes ont été ajoutés à l’ordre du jour, dont la confirmation de la situation d’urgence épidémique et une proposition de loi qui contient diverses mesures en matière d’emploi prises pour ce trimestre afin de garantir un nombre de travailleurs suffisant malgré la vague du variant omicron.

Les députés ont reçu mercredi à 16h28 un courriel leur annonçant le nouvel ordre du jour. L’opposition a dénoncé jeudi matin un passage en force de la présidente au mépris du règlement. « Vous avez abusé d’une compétence que vous n’avez pas », a accusé le chef de groupe N-VA, Peter De Roover. « C’est une décision purement politique. Vous vous comportez comme la présidente de la majorité et vous oubliez que vous êtes la présidente de tous les députés », a renchéri sa collègue du cdH, Catherine Fonck.

La présidente a au contraire invoqué un avis des services juridiques de la Chambre qui l’autorise à procéder de la sorte. En toile de fond de cette discussion qui a duré une bonne heure, se trouvent des séances plénières à rallonge – qui se terminent dans la nuit et épuisent le personnel de l’assemblée- et la difficulté croissante de faire fonctionner la conférence des présidents – c’est-à-dire la réunion des chefs de groupe, de la présidente et d’un représentant du gouvernement- qui doit organiser les travaux du parlement au consensus.

« De plus en plus souvent, l’on abuse de la conférence des présidents et elle se transforme en un jeu majorité-opposition », a regretté Wouter De Vriendt (Ecolo-Groen) qui a pointé du doigt le danger que faisaient peser sur la qualité du travail législatif des séances nocturnes.

« Quelle image donnons-nous de nous-mêmes à travailler sur 17 textes législatifs à partir de 17h, quand nous en avons fini avec les questions d’actualité? Aujourd’hui, dans la façon de fonctionner de la conférence des présidents, il y a quelque chose qui ne va pas », a souligné de son côté Mme Tillieux.

Pour son collègue André Flahaut (PS), qui a siégé lui aussi au perchoir de la Chambre, il faut aujourd’hui revoir ce mode de fonctionnement qui a montré ses limites.

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