La présidente de la Chambre, Eliane Tillieux. © belga

La Belgique célèbre 100 ans de présence des femmes en politique

La Fête du Roi a été l’occasion cette année de mettre en avant 100 ans de présence de femmes en politique. Il y a un siècle, la socialiste Marie Janson était la première femme désignée dans un parlement belge, le Sénat en l’occurrence et par cooptation sur proposition du président du Parti ouvrier belge, Emile Vandervelde.

Le Premier ministre, Alexander De Croo, la présidente de la Chambre, Eliane Tillieux, et sa collègue du Sénat, Stephanie D’Hose, ont rappelé devant Albert et Paola les jalons posés pour tendre vers une égalité entre homme et femme en politique et évoqué quelques-unes des figures marquantes de ce combat.

La Chambre des représentants compte aujourd’hui un peu plus de 40% de femmes, contre 12% en 1995 alors que la moyenne mondiale s’établit à 25%.

Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles compte plus de femmes que d’hommes tandis que le gouvernement fédéral est paritaire. La route a été longue: il faut attendre 1928 pour qu’une femme soit élue à la Chambre, la socialiste Lucie Dejardin, le suffrage des femmes remonte à 1948 -la Belgique est alors à la traîne en Europe-, ce n’est qu’en 1965 qu’une femme entre dans un gouvernement, en la personne de la sociale-chrétienne Marie De Riemacker-Legot, et reçoit le portefeuille de la Famille, en 1977, Antoinette Spaak est la première femme présidente de parti (le FDF, ex-DéFI) et en 2019 seulement une femme devient Première ministre -la libérale Sophie Wilmès, tandis qu’un an plus tard une femme occupait enfin le perchoir de la Chambre.

Deux lois ont favorisé l’émergence des femmes en politique. En 1995, une loi impose un tiers de présence de l’un des deux sexes sur les listes électorales avant la parité obligatoire en 2002.

« L’introduction de quotas était nécessaire », a souligné M. De Croo selon qui « ces lois ont équilibré le rapport de forces ». « De nos jours, le paternalisme dans l’attribution des portefeuilles ministériels a disparu », a-t-il affirmé. A ses yeux, du chemin reste à parcourir dans d’autres secteurs, dont les conseils d’administration et les directions des universités.

« Le combat sera gagné lorsqu’il n’y aura plus lieu de consacrer une journée aux droits des femmes », a fait remarquer Mme Tillieux.

La cause des femmes ne s’arrête pas aux institutions. La pandémie et le confinement ont mené à une aggravation des violences conjugales, a-t-elle rappelé. « Et dans notre société patriarcale, une femme peut être poussée dans la pauvreté, sutout si elle est seule ».

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