L’élève tabassé pour Charlie Hebdo porte plainte et demande à changer d’école
Une plainte sera déposée contre le groupe d’élèves qui a passé à tabac un jeune homme de 20 ans à la sortie d’un athénée d’Anderlecht, « coupable » d’avoir refusé de signer une pétition demandant de déstituer un professeur d’histoire jugé trop partisan de Charlie Hebdo.
Une plainte sera déposée jeudi contre le groupe d’élèves qui a passé à tabac un jeune homme de 20 ans à la sortie de l’athénée royal Leonardo da Vinci à Anderlecht, a indiqué mardi en fin d’après-midi l’avocat Dimitri De Beco, au sortir d’une première réunion avec la famille de la victime. Il demandera par ailleurs des éclaircissements sur l’implication de l’école et du professeur de religion musulmane.
Le frère aîné et la mère de la victime ont ensuite été reçus à 17h00 par la ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Joëlle Milquet. Le cabinet s’est engagé à aider le jeune à réaliser son souhait de changer d’école. La ministre a demandé lundi au préfet coordinateur de zone, Alain Faure, d’ouvrir une enquête. Un retour est attendu mercredi en fin de journée.
M. Faure a rencontré mardi la direction de l’école. Il a également pris connaissance des deux pétitions pour demander l’éviction du professeur d’histoire, que la victime déclare avoir refusé de signer. « Le rapport du proviseur parle d’une dispute en classe lundi de la semaine dernière entre deux élèves au sujet de la pratique de la boxe. Je n’ai pas encore pu entendre personnellement le témoignage du jeune qui a été agressé. Je ne peux donc pas affirmer pour l’instant que cette bagarre est liée à un positionnement sur l’attentat de Charlie Hebdo. »
Il rapporte qu’au lendemain de la dispute, l’élève en cause ne s’est pas présenté en classe et a agressé avec une dizaine d’autres jeunes, dont un muni d’une batte de baseball, la victime à sa sortie des cours. Une éducatrice est intervenue et a pris en charge son hospitalisation. La direction a porté plainte à l’encontre du groupe de jeunes.
Il auditionnera mercredi des professeurs et des élèves pour évaluer l’implication du professeur de religion et des tensions avec le professeur d’histoire depuis l’attentat. Un rapport de médiation a été rendu lundi. Celui-ci préconise une rencontre entre la direction, les professeurs et le médiateur.