Jan Jambon veut d’abord voir l’effet des mesures avant d’ajuster
Le ministre-président flamand, Jan Jambon, n’a pas exclu dimanche d’adopter dans l’immédiat des mesures plus strictes pour lutter contre la propagation du coronavirus en Flandre – à l’image de ce qu’ont décidé la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et Bruxelles -, tout en souhaitant attendre dans un premier temps de voir l’effet des mesures prises jeudi au niveau fédéral.
« Il faut 10 à 14 jours pour voir l’effet des mesures » prises lors du dernier comité de concertation et annoncées vendredi matin, a déclaré M. Jambon (N-VA) lors de l’émission De Zevende Dag de la chaîne publique flamande VRT. « Voyons d’abord si l’effet (de ces mesure) se transforme également en une inflexion de la courbe » des contaminations », a-t-il ajouté.
M. Jambon a reconnu que les chiffres « vont dans la mauvaise direction » et que le système de santé est sous pression. « Mais vous n’allez pas résoudre ce problème en prenant des mesures supplémentaires aujourd’hui », a-t-il souligné.
Le ministre-président flamand a dit souhaiter « garder la tête froide ». « Vous ne devez pas avoir peur de prendre des mesures, mais vous ne devez pas prendre de mesures excessives », a-t-il expliqué. Selon lui, un nouveau confinement, comme celui décidé en mars dernier, lors de la première vague de la pandémie de Covid-19, n’est pas nécessaire pour le moment.
« Mais ne dites jamais jamais », a dit M. Jambon. Si les mesures prises n’ont pas pour effet d’inverser la courbe « alors il faudra procéder à des ajustements », a-t-il admis.
Le ministre-président n’a d’autre part pas souhaiter préjuger d’une éventuelle prolongation des vacances scolaires de la Toussaint – de trois jours, jusqu’au 11 novembre inclus, comme décidé par la Fédération Wallonie-Bruxelles – réclamée par la ministre bruxelloise Elke Van den Brandt (Groen).
L’école est un « environnement contrôlé », a-t-il dit. « Quand les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont ailleurs. Si vous laissez les enfants sortir dans la rue, vous n’avez aucun contrôle » sur la situation, a-t-il indiqué.
Les écologistes flamands de Groen (dans l’opposition en Flandre) ont pour leur part réclamé en choeur l’imposition de mesures plus strictes, en invoquant la vitesse à laquelle le virus se répand, notamment par la voix du chef de groupe de Groen au parlement flamand, Björn Rzoska.
« La Flandre n’aura d’autre choix que de prendre aussi des mesures » supplémentaires « allant au-delà du socle fédéral », a ainsi prédit la vice-Première ministre Petra De Sutter, par ailleurs médecin-gynécologue, sur le même plateau de télévision. Elle a été rejointe par des experts, dont le microbiologiste Herman Goossens, de l’université d’Anvers (UZ Antwerpen), et la directrice générale de la coupole néerlandophone Zorgnet-Icuro, Margot Cloet.
« La Flandre prend un risque » en n’agissant pas maintenant, a affirmé Mme Cloet, en appelant son gouvernement à prendre d’autres mesures. Elle a insisté sur la pression qui est mise sur les hôpitaux, avec un nombre d’hospitalisations supérieur à celui enregistré en mars dernier.
Le professeur Goossens a quant à lui estimé qu’aucune amélioration fondamentale n’était à attendre avant les fêtes de fin d’année. « Cette situation durera jusqu’à l’été (2021). Ce virus va encore circuler durant des mois », a-t-il expliqué.
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