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Impasse politique: voici pourquoi le roi Philippe va reprendre des consultations (analyse)

Olivier Mouton Journaliste

Les deux préformateurs N-VA et PS lui ont demandé d’être déchargés de leur mission. Le roi Philippe tient sa décision en délibéré. Pour les maintenir ou prendre une autre initiative? Le palais va rappeler les présidents de parti à leur sens des responsabilités.

Les missionnaires royaux, Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS) ont fait rapport au roi Philippe ce lundi en fin de matinée. Ils lui ont signifié l’échec de leur mission qui consistait à tenter de former une « large majorité pour former un gouvernement fédéral de plein exercice. L’audience a duré une demi-heure à peine.

A l’issue de cela, le palais a communiqué: « Le Roi tient sa décision en délibéré et il entame des consultations avec les présidents des partis ayant été impliqués dans les discussions politiques après les élections. » Le Roi rencontrera dès ce lundi après-midi Joachim Coens (CD&V) et Conner Rousseau (sp.a), respectivement à 14h et 15h. Il s’entretiendra ensuite avec Maxime Prévot (CDH) par téléphone à 16h, celui-ci se trouvant actuellement à l’étranger.

Les deux présidents avaient bien réuni un « club des cinq » prêt à s’engager, composé de la N-VA, du PS, du SP.A, du CD&V et du CDH. Mais ils n’ont pas réussi à convaincre les libéraux et/ou les écologistes de monter à bord. Dans un communiqué conjoint, la semaine passée, les bleus et les verts ont dénoncé le projet institutionnel mis sur la table et regretté leur « mise en conccurence » par les missionnaires royaux.

Le duo De Wever – Magnette était une carte importante du palais royal: le deux hommes président les deux principaux partis des deux principales communautés du pays. Voilà pourquoi le roi Philippe maintient sa décision en délibéré: il ne veut pas brûler tout de suite cette option d’un dialogue entre les deux formations. La majorité des partis flamands (dont la N-VA et le CD&V) souhaite qu’une majorité fédérale dispose d’une majorité dans le groupe linguistique néerlandophone.

Le roi se laisse donc la possibilité de refuser la demande de démission du duo pour le remettre en selle. Libéraux et écologistes ont exprimé leur rejet du projet institutionnel de la N-VA et du PS, mais ont toutefois exprimé leur disponibilité pour former une majorité fédérale. Il reste donc peut-être une chance de convaincre l’une ou l’autre famille de monter à bord.

Cette décision est aussi une manière de ramener le calme après les tensions des derniers jours. Il s’agit pour le roi Philippe d’exprimer une forme d’agacement face à l’incapacité des présidents de parti à s’entendre, alors que l’urgence de la situation, tant sanitaire que socio-économique, est manifeste.

Si, à l’issue des consultations, il s’avère que cette piste N-VA / PS est définitivement morte, le palais pourrait prendre une autre initiative. Il était question, ces derniers jours, de proposer une mission aux écologistes (peut-être avec les libéraux), voire d’une nouvelle tentative de former une coalition Vivaldi sans la N-VA (socialistes, libéraux, écologistes, tout ou partie des sociaux-chrétiens). Nous n’en sommes pas encore là.

L’urgence est réelle: faute de solution le 17 septembre, quand le gouvernement Wilmès demandera la confiance à la Chambre, plusieurs partis menacent de réclamer des élections anticipées.

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