Il faut concrétiser l’obligation de vaccin pour les prestataires de soins
A deux jours d’une nouvelle réunion du Comité de concertation, la Fédération des CPAS bruxellois en a appelé mercredi « instamment à une prompte et résolue concrétisation de l’obligation vaccinale pour les prestataires de soins ».
« Vu la mortalité enregistrée lors des vagues précédentes, il serait contraire au principe de précaution et moralement non acceptable que l’obligation vaccinale ne sorte ses effets que fin de l’année ou suite à un nouveau pic de contamination », a-t-elle commenté mercredi par voie de communiqué.
Les CPAS de la capitale prônent une vaccination obligatoire de toutes les personnes qui travaillent en maison de repos ou centre de soins de jour. Cela vise donc tant le personnel de soins que le personnel non-soins, tant le personnel contractuel ou statutaire que les prestataires externes (coiffeurs, pédicures, kinésithérapeutes¿). Une mesure équivalente devrait valoir pour les professionnels de la santé et de l’action sociale qui accompagnent ou soignent des personnes à domicile, estime-t-elle.
La Fédération demande des instructions claires et praticables pour l’application de l’obligation vaccinale. « Un régime transitoire graduel pour le personnel en fonction est nécessaire pour l’acceptabilité, la crédibilité et l’efficacité de la mesure ».
La Fédération des CPAS bruxellois a par ailleurs exprimé un « désaccord définitif « quant à la publication obligatoire de la couverture vaccinale du personnel par maisons de repos. Lors de sa réunion du 20 août dernier, le Comité de concertation a indiqué que « les ministres de la Santé publique sont aussi invités à publier sans délai les taux de vaccination des soignants par établissement de soins ».
Selon la Fédération des CPAS bruxellois, un gestionnaire de maison de repos ne peut requérir qu’un membre du personnel lui déclare s’il est vacciné ou pas. Cette connaissance, visuelle au début de la campagne de vaccination s’est depuis amoindrie, avec la rotation au sein de l’effectif et l’intervention des centres de vaccination. De plus, la publication obligatoire du taux de vaccination des travailleurs risque de stigmatiser des maisons où le personnel est particulièrement « récalcitrant » sans donner au gestionnaire un moyen d’améliorer sa situation.
La Fédération des CPAS appuie enfin de façon générale le principe du Covid Safe Ticket (CST) dans le contexte épidémiologique actuel mais a des réserves quant à l’application de cet outil en maison de repos. « Il semble difficile de requérir un pass sanitaire des visiteurs alors que le personnel n’est pas vacciné et qu’un CST n’est pas requis de sa part. Par ailleurs, l’exigence d’un tel pass pourrait avoir des conséquences fort dommageables pour certains résidents en termes de rupture de lien social et familial ». La notion de visiteur devrait s’entendre au sens large et pas seulement s’appliquer aux seuls membres de la famille. « Sauf erreur, les gestes barrière seraient maintenus en MR-S. Il serait alors plus difficile de les faire respecter par le titulaire de ce pass », a-t-elle encore dit.
En termes de ressources humaines, au niveau de la maison de repos, l’exigence d’un CST suppose d’avoir aux heures de visites, week-end compris, une personne susceptible d’assurer un rôle de « vigile ». Ce profil n’existe pas au sein du personnel de ces maisons.
L’option de recourir à des articles 60 pour ce poste n’est pas adéquate. Les personnes titulaires de ce statut n’ont pas dans leur majorité les capacités physiques et, sans formation, les aptitudes relationnelles pour exercer un rôle de vigile, a-t-elle conclu.
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