Faux vaccinés en soins intensifs en France : pourquoi les hôpitaux belges semblent épargnés
Le décès d’une femme de 57 ans, détentrice d’un faux pass sanitaire, a fait grand bruit récemment en France. Quid en Belgique ? Les hôpitaux affirment ne pas être confrontés à un tel phénomène. Les autorités wallonnes ont réalisé un audit pour désactiver tous les CST suspects.
Début du mois de décembre, une femme était admise dans un hôpital des Hauts-de-Seine enFrance avec un faux certificat de vaccination après avoir contracté le Covid-19. Son état s’était rapidement détérioré et, une fois placée en service de réanimation, son mari avait décidé d’avertir qu’elle utilisait un faux pass sanitaire. Mais il était malheureusement trop tard et la femme était décédée quelques jours plus tard.
Cette histoire n’était pas passée inaperçue dans l’Hexagone et le phénomène avait semblé prendre énormément d’ampleur. Plusieurs autres cas comme celui de cette Française avaient été détectés durant les jours qui ont suivi. Interrogé par France Inter, le professeur Laurent Muller, chef de service de réanimation au CHU de Nîmes avait estimé que le nombre de cas de faux vaccinés se chiffrerait « aux alentours de 5 voir peut-être 10%. Le quantifier est extrêmement compliqué car il y a peut-être des patients qui ne nous l’ont pas dit. En tout cas, tous les médecins qui travaillent dans des unités Covid le savent et en ont vu. »
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Les médecins français ont notamment pointé du doigt les généralistes qui délivrent des faux pass sanitaires. En plus du délit pénal, les faux certificats de vaccination « peuvent aiguiller faussement le médecin qui vous prend en charge. »
La Belgique aussi dans le cas ?
Chez nous aussi, de faux Covid Safe Ticket ont circulé. Le cas du médecin urgentiste Mouhamadou Diagne faisait la une des journaux. Pour rappel, le Liégeois aurait délivré plus de 2000 faux certificats de vaccination contre rémunérations. Depuis, deux autres médecins sont désormais inquiétés dans le cadre de la délivrance de faux Covid Safe Ticket. Mais, contrairement à ce qu’il se passe en France, la Belgique ne semble pas avoir eu de faux vaccinés aux soins intensifs.
Le Vif a contacté plus d’une dizaine d’hôpitaux en Wallonie et à Bruxelles. Sept ont répondu et tous indiquent ne pas avoir été confrontés à de faux pass sanitaires dans leurs USI (unités de soins intensifs).
Interrogée par Le Vif, l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ) affirme avoir directement pris ce problème de faux CST en mains et a décidé de porter plainte contre les médecins en question. « Un audit réalisé par l’ AVIQ sur la qualité des données encodées par les médecins dans la banque de données Vaccinnet a fait apparaître des éléments suspects. Nous avons donc déposé plainte avec constitution de partie civile pour les médecins fraudeurs. «
Concernant les détenteurs de faux certificats de vaccination, l’Agence assure qu’ils seront poursuivis et leur pass désactivé. « Immédiatement, les personnes concernées ont été averties par courrier et les QR code désactivés. Les faux CST ne peuvent donc plus être utilisés car s’ils sont scannés, ils seront invalides. Si des doutes nous sont relayés ou subsistent, l’AVIQ poursuit ou entame des analyses et prend les mesures nécessaires pour invalider les CST issus de « fausses » vaccination. »
Une mesure suffisante pour éviter les faux vaccinés dans les hôpitaux ? En France, si l’époux de la patiente décédée n’avait rien révélé, la supercherie serait sans doute passée inaperçue. Peut-êtrecertains fraudeurs belges ont-ils su rester discrets…
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