Faut-il s’attendre à un baby-boom en 2021 ?
Le confinement du printemps, une période où les Belges ont passé beaucoup de temps enfermés chez eux, a-t-il été propice à la natalité ? Statbel ne publie pas encore de chiffres officiels, les premiers bébés du confinement étant nés fin décembre, mais les maternités décèlent déjà quelques tendances.
Ainsi, déjà fin décembre, Johan Van Wiemeersh, porte-parole de l’association flamande des gynécologues, prédisait un baby-boom. Il s’attend à 500 naissances supplémentaires à l’hôpital Sint Augustinus à Wilrijk pour 2021. À Bruxelles, en revanche, le CHU Saint-Pierre n’observe aucune hausse de naissances. À Liège, la maternité de la Clinique CHC MontLégia note même une diminution du nombre de naissances. Selon son porte-parole, cette baisse de la natalité est probablement due à la récession économique et aux difficultés éprouvées par de nombreuses personnes durant le confinement.
La crise du coronavirus fait chuter le nombre de naissances prématurées
La pandémie de coronavirus n’entraîne pas que des catastrophes. Ainsi, les maternités belges ont vu drastiquement baisser le nombre de naissances d’enfants prématurés. En 2020, le nombre d’hospitalisations en néonatologie a baissé de près de 60%.
Selon les données de l’Agence mutualiste relayées par le quotidien De Standaard, 10 000 bébés par an naissent en Belgique entre la 32e et la 36e semaine de grossesse. Et 1 500 nourrissons naissent avant la 32e semaine, nécessitant une prise en charge intensive. Ces chiffres sont les mêmes depuis des années, jusqu’à ce qu’éclate la pandémie de coronavirus. En 2020, le nombre d’hospitalisations en néonatologie a diminué de près de 60%, une baisse spectaculaire entamée dès le premier confinement de mars.
La Belgique n’est pas le seul pays où se produit cet effet bénéfique, le Canada, l’Irlande, les États-Unis, le Danemark et les Pays-Bas observent le même phénomène. Filip Cools, chef de service de néonatologie à l’UZ Brussel, constate également que dans son service le nombre de nouveau-nés qui pèsent moins 1,5 kilo à la naissance, a baissé de 20 à 30%.
Les médecins ignorent encore les causes précises de cette diminution, mais pensent que les infections jouent un rôle. Celles-ci peuvent favoriser les accouchements prématurés, et les mesures sanitaires prises pour endiguer la pandémie de coronavirus ont diminué radicalement le nombre d’infections. « Pour attraper une infection, il faut voir d’autres personnes. Et on a vu beaucoup moins de gens durant les confinements », explique Cools.
Moins de stress et de fatigue
Cependant le changement de notre mode de vie pourrait également jouer un rôle. Depuis le mois de mars, beaucoup de futures mamans passent plus de temps chez elles, télétravaillent, et courent moins qu’avant, une vie moins stressante et fatigante qui pourrait être bénéfique au foetus. « Je ne dis pas que chaque femme doit rester chez elle dès le premier jour de sa grossesse. Mais une fois que nous aurons les chiffres plus détaillés, et que nous pourrons comparer les statistiques aux autres pays, nous devons en tirer des enseignements », déclare Cools.
« Durant le confinement, il y a eu beaucoup moins d’activités à l’extérieur, moins de déplacements, plus de télétravail. Cela a peut-être eu un impact indirectement sur le bien-être des bébés et des mamans, qui ont ainsi pu poser leur rythme », estimait également Julie De Buyst, pédiatre spécialisée en néonatologie au CHU Tivoli à La Louvière, interrogée cet été par la RTBF.
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