Face à Omicron, perçu comme moins grave, la motivation à suivre les mesures sanitaires décline
Alors que le nombre d’infections quotidiennes au variant Omicron explose en Belgique, le groupe Psychologie et Corona publie son 39e baromètre de la motivation. Celui-ci indique que les répondants suivent les mesures sanitaires un peu moins scrupuleusement qu’en décembre.
Alors que le nombre d’infections quotidiennes au variant Omicron explose en Belgique, le groupe Psychologie et Corona publie son 39e Baromètre de la motivation. Celui-ci indique que les répondants suivent les mesures sanitaires un peu moins scrupuleusement qu’en décembre.
Pour le rapport, les experts issus de plusieurs universités belges ne se sont pas seulement intéressés à la motivation de la population à appliquer les mesures sanitaires, mais aussi à sa confiance envers les experts et les politiques, et à son bien-être et à son attitude par rapport à la vaccination. Ils formulent également une série de recommandations destinées aux autorités.
Selon le rapport de ce projet de recherche scientifique interuniversitaire et interdisciplinaire, la motivation volontaire à suivre les mesures a diminué parmi les vaccinés, tandis que la méfiance à l’égard de la stratégie de gestion de la pandémie a augmenté par rapport à décembre. 66% des personnes vaccinées sont assez ou fortement motivées à suivre les mesures, alors 42% des vaccinés se méfient, dans une certaine mesure ou fortement, de la stratégie généralement suivie.
Une réduction de la perception du risque
D’après les experts, ce changement de motivation peut être attribué à la réduction du risque perçu de subir des conséquences graves de l’infection, alors que le risque perçu d’infection a quant à lui augmenté. « La population ressent de moins en moins les mesures comme nécessaires et utiles ou, autrement dit, comme adaptées aux risques. Afin de maintenir ou d’améliorer la motivation, il est crucial de présenter des modèles de simulation montrant l’impact final d’un accroissement du nombre d’infections sur les admissions à l’hôpital et les soins intensifs », recommandent les experts.
Extrêmement contagieux, le variant Omicron provoque une explosion de contaminations, mais pour le moment, le nombre de patients admis en soins intensifs diminue : il y a aujourd’hui 387 personnes hospitalisées pour covid en soins intensifs en Belgique, soit une baisse de 9% par rapport à la semaine précédente.
Selon l’étude chapeautée par le professeur en psychologue Maarten Vansteenkiste (Université de Gand), la confiance dans l’expertise des politiciens et des experts du GEMS se stabilise, avec 33% et 78 % des vaccinés ayant une certaine ou une grande confiance dans l’expertise, respectivement, du gouvernement et des experts du GEMS. En revanche, la confiance parmi les non-vaccinés se situe à un niveau beaucoup plus bas (3% et 25 %).
Une diminution du sentiment d’autonomie
Les personnes interrogées, et particulièrement, les non-vaccinées, ressentent une diminution de leur sentiment d’autonomie. « Les personnes non vaccinées sont généralement moins préoccupées par leur santé, mais se sentent de plus en plus exclues. Les jeunes adultes restent le groupe le plus vulnérable qui mérite une attention particulière lors de l’examen des assouplissements futurs », mettent en garde les chercheurs à la veille du Comité de concertation.
Les chercheurs se sont également penchés sur l’attitude de la population par rapport à la vaccination. 70% des personnes vaccinées ont jusqu’à présent accepté une injection de rappel (3e dose) ou sont (très) disposées à le faire. En revanche, seuls 22% des parents d’enfants à l’école primaire sont (très) disposés à faire vacciner leur enfant.
Aussi les scientifiques soulignent-ils l’importance d’une « communication ciblée et transparente sur l’importance des vaccins de rappel et de la vaccination des enfants, en tenant compte des rythmes et des attitudes existantes à l’égard de la vaccination. » Ils déconseillent également de priver les enfants non vaccinés de leurs libertés. Par ailleurs, les répondants sont plus favorables à une obligation vaccinale « directe » (51%) qu’à une politique de type pas vaccinal (42%).
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