Et si on réduisait la distanciation physique à un mètre…
La suggestion, lancée par Bénédicte Linard, ministre francophone de la Culture, suscite un débat.
Bénédicte Linard (Ecolo), ministre francophone de la Culture et des Médias, propose de revoir les critères de distanciation physique pour lutter contre le coronavirus. Son idée? On pourrait passer de 1,5 mètre à 1 mètre. « On doit vivre avec le virus, mais ne pas en être l’otage », plaide-t-elle dans La Libre. Cette piste s’inscrit dans un réflexion plus large, à l’issue de débats menés avec un secteur culturel aux abois, ces derniers jours: la distanciation physique ET le port du masque obligatoire, cela commence à faire beaucoup.
« La réduction « au mètre » est déjà validée, y compris par les experts sanitaires, pour les auditoires dans le supérieur », précise le porte-parole de la ministre de la Culture. Il s’agit bien d’une mesure prise en accord avec les experts et endossée par la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR). Précision importante: cette distanciation physique réduite est indissociable du port du masque obligatoire. Le tout est de savoir, désormais, si l’on peut valider aussi ce protocole pour les événements culturels.
Catherine Fonck, cheffe de groupe CDH à la Chambre, exprime des réserves: « On a tous envie de se revoir sans contraintes. Mais ce n’est ni raisonnable ni sérieux tant qu’on n’a pas de vaccin ou de traitement efficace contre le Covid-19. Serrons-nous les coudes pour protéger les autres et singulièrement les plus fragiles. Personne n’est à l’abri. Personne. »
https://twitter.com/catherinefonck/status/1298169539394523147Catherine Fonckhttps://twitter.com/catherinefonck
On a ts envie de se revoir sans contraintes. Mais ce n’est ni raisonnable ni sérieux tant qu’on n’a pas de vaccin ou de traitement efficace contre le #covid19. Serrons-nous les coudes pour protéger les autres et singulièrement les plus fragiles. Personne n’est à l’abri. Personne. https://t.co/TjgO6naXAR
— Catherine Fonck (@catherinefonck) August 25, 2020
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Le politologue Vincent Laborderie (UCLouvain), s’est réjouit qu’un tel débat puisse avoir lieu. Enfin, six mois après le début des mesures. « Nous sommes le 25 août 2020 et nous assistons, à ma connaissance, au premier échange d’avis contradictoires sur une mesure anti-covid entre deux personnalités politiques », s’est-il réjoui. Mi -avril, il avait publié une étude, controversée, démontrant que le confinement « intelligent » mené aux pays-Bas ne provoquait pas de crise plus grave que chez nous.
https://twitter.com/VLaborderie/status/1298190787516289024Vincent Laborderiehttps://twitter.com/VLaborderie
Nous sommes le 25 août 2020 et nous assistons, à ma connaissance, au 1er échange d’avis contradictoires sur une mesure anti-covid entre 2 personnalités politiques. Merci @catherinefonck & @BenedicteLinard pour ce retour du débat après 6 mois d’éclipse sur un sujet crucial. https://t.co/hPKCLGtFME
— Vincent Laborderie (@VLaborderie) August 25, 2020
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La suggestion de Bénédicte Linard s’est nourrie d’expression du secteur culturel, ces derniers jours. Dans le cadre de l’Intime festival, plusieurs acteurs connus se sont succédés à l’antenne de la RTBF radio pour exprimer leurs doutes sur les limitations imposées à leurs disciplines. « Dans le Thalys, on est tous l’un à côté de l’autre avec un masque et les wagons sont remplis, disait le comédien Benoît Poelvoorde, créateur du festival littéraire de Namur. Par contre, au théâtre, on doit être séparés de trois sièges… Ça devient complètement con. On finit par se rendre compte que c’est n’importe quoi. On n’écoute plus ce qu’on nous demande. »
« Je ne voudrais pas être à la place des décideurs car ils doivent donner des réponses simples à des problèmes complexes, ajoutait le réalisateur Jaco Van Dormael, mais ici, je ne comprends pas la logique. Entre une arrière-salle de café pour un concert de jazz et Forest National, ce n’est pas du tout la même jauge. Je ne comprends pas pourquoi 400 personnes dans un Thalys n’est pas un problème sanitaire et 200 personnes à Forest national, c’est un problème sanitaire. Je ne comprends pas la logique. »
Le secteur culturel multiplie les expressions pour mettre en garde contre les conséquences désastreuses de la crise du coronavirus.
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