Enseignement : un tronc commun jusqu’à la fin de la 3e secondaire définitivement validé
Réuni pour sa dernière séance plénière de la législature, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé vendredi en milieu de nuit un projet de décret modifiant la formation commune qui sera dispensée à partir de la rentrée de 2020 à tous les élèves de Wallonie et de Bruxelles de la 1re maternelle jusqu’à la troisième année du secondaire.
Avec la réforme de la gouvernance scolaire déjà adoptée ces derniers mois, cette redéfinition du tronc commun constitue l’autre grand pilier du Pacte pour un enseignement d’excellence, le chantier le plus important de cette législature en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce nouveau tronc commun, qui sera pour l’occasion étendu de la 2e à la 3e année du secondaire, entend doter tous les jeunes d’un même socle de savoirs et de connaissances dont la maîtrise est jugée indispensable dans la société du 21e siècle.
Pour ce faire, la grille horaire des cours a été revue. Les référentiels -qui servent à la confection de programmes de cours dans les différentes écoles de Wallonie et de Bruxelles- sont, eux toujours en voie de réactualisation.
Le futur tronc commun s’articulera autour de sept domaines d’apprentissage: le français, les arts et la culture; les langues modernes; les mathématiques, les sciences et la technique; les sciences humaines, la philosophie et la religion; l’éducation physique; la créativité et l’engagement; et enfin la capacité d' »apprendre à apprendre ».
Vu les piètres performances actuelles de l’école francophone, la réforme met l’accent sur l’acquisition et la maîtrise des savoirs de base (lire, écrire, compter) ainsi que la connaissance de la langue française.
Elle ambitionne aussi d’offrir à chaque élève un bagage pédagogique polytechnique et pluridisciplinaire, avec notamment des cours d’informatique, l’acquisition de compétences manuelles, une initiation aux arts et à la créativité, etc.
L’apprentissage des langues modernes sera par ailleurs renforcé: l’enseignement d’une première langue moderne débutera ainsi pour tous dès la 3e primaire. Une seconde langue moderne suivra à partir de la 2e secondaire.
Pour lutter contre l’échec et le redoublement, chaque élève pourra bénéficier de deux heures hebdomadaires d' »accompagnement personnalisé » pour faire face à d’éventuelles difficultés.
La mise en oeuvre de ce nouveau tronc commun devrait débuter dès 2020 dans le maternel, avant d’être étendue aux deux premières années du primaire à la rentrée 2021. L’extension aux années d’enseignement suivantes sera ensuite appliquée selon une progression annuelle afin d’atteindre la 3e secondaire autour de 2028.
A l’issue de ce parcours formatif, les élèves se verront décerner un ‘certificat du tronc commun’. Ils pourront alors poursuivre soit dans l’enseignement général, soit dans l’enseignement qualifiant (qui doit être lui aussi revalorisé).
Le décret a été adopté vendredi aux petites heures par la majorité PS-cdH. Le MR, opposé à cette réforme depuis ses prémices, a voté contre, estimant que celle-ci allait non pas réduire l’échec scolaire, mais au contraire l’aggraver. « Nos enfants connaîtront demain à 15 ans ce qu’ils connaissent aujourd’hui à 14 ans…. C’est dramatique à l’heure où les élèves francophones ont déjà une année de retard d’apprentissage sur les Flamands », a commenté le député réformateur, Laurent Henquet.
Les trois députés Listes Destexhe ont également voté contre. Le reste de l’opposition Ecolo, DéFI et PTB s’est, elle, abstenue.