Écriture inclusive: la FWB prépare un décret
La Fédération Wallonie-Bruxelles réfléchit à un projet de décret qui devrait imposer l’écriture inclusive à l’écrit comme à l’oral. Les communes, les provinces, toutes les institutions reconnues/subventionnées par la Communauté (médias, établissements d’enseignement, etc.) ainsi que les parlements et gouvernements sont concernées.
L’écriture inclusive a pour but de gommer dans le langage ce qui pourrait s’apparenter à de la discrimination sexiste et genrée. Cela passe par plusieurs règles propres à cette manière d’écrire le français. Jusqu’à présent, le genre masculin l’emportait toujours sur le féminin ; il équivaut au neutre. L’idée est de rendre visibles les femmes dans le langage et l’écrit. Exemple : les infirmier-ère-s ». Le problème, c’est que ce genre d’écriture est assez vite pénible voir illisible pour le lecteur.
Les opposants reprochent à cette manière d’écrire sa complexité. Pour les personnes atteintes de troubles spécifiques de l’apprentissage (dyslexie, dyscalculie, etc.), il leur serait encore plus complexe d’apprendre à parler et écrire le français.
En réponse à cela, Bénédicte Linard, ministre des Droits des femmes (Ecolo) à l’origine du projet promet que l’écriture inclusive sera utilisée lorsqu’elle ne nuit pas à la lisibilité. Le décret préconise également des formes alternatives qui permettent de la visibilité aux femmes. Le texte fait également constat des stéréotypes véhiculés par la langue française. « Ces normes ont contribué à rendre notre discours sexiste et invisibilisent les femmes » a-t-elle déclaré.
L’utilisation des formules doubles est préconisée : les agriculteurs et les agricultrices, des mots qui ne varient pas en genre : les médecins. La forme passive permet aussi de neutraliser l’opposition de genre. Il sera aussi obligatoire de faire suivre le nom d’une fonction formulée au masculin et féminin par la mention F/M/X.
Le texte a été approuvé mardi matin à l’unanimité par les membres de la commission et devrait rentrer en vigueur le 1er janvier prochain. Aucune sanction n’est prévue pour le non-respect de ces consignes.
Lola Buscemi
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