Anne-Sophie Bailly

Du bon sens, un secteur sacrifié, un absent

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Les semaines qui s’annoncent vont être dures. Sanitairement, socialement, professionnellement. Prendre des mesures était indispensable, mais offrir un horizon aurait aussi été aussi nécessaire.

Il était attendu, mais n’en reste pas moins sévère et douloureux. Le tour de vis que vient d’annoncer le gouvernement va remettre notre vie sous cloche pendant des semaines. Ce reconfinement, auquel on ne voulait pas croire, redevient notre quotidien. Nos libertés individuelles sont une nouvelle fois entravées, notamment par l’instauration d’un couvre-feu. Nos contacts sociaux sont réduits à leur plus simple expression. Le télétravail est rendu obligatoire dès que possible. Les bars et restaurants vont fermer leurs portes pendant un mois. Et pour ce secteur sacrifié sur l’autel de la propagation du virus et de la détection difficile des lieux de contamination, des mesures financières et de soutien vont à nouveau être mises en place pour éviter les faillites et sauvegarder leur santé mentale.

Les semaines qui s’annoncent vont donc être dures. Douloureuses pour beaucoup. Et pourtant – rappelons-le encore – il s’agit d’un mal nécessaire. Pour préserver la santé de tous et particulièrement des plus faibles. Pour que nos hôpitaux évitent la saturation. Pour sauver l’économie aussi qui ne peut fonctionner sans une situation sanitaire sous contrôle. Pour qu’un jour, on puisse espérer retrouver un semblant de vie « normale ».

Les semaines qui s’annoncent vont donc être dures, tant ce retour en arrière peut faire ressurgir le spectre de journées difficiles ou angoissantes. Et pourtant par rapport au printemps dernier, quelques éléments permettent peut-être d’appréhender cette seconde vague un peu moins violemment. Les écoles vont rester ouvertes, les commerces, les musées aussi. Certains événements culturels ou sociaux restent autorisés.

Les semaines qui s’annoncent vont donc être dures. Et les mesures pour indispensables qu’elles soient, auraient pu être adoucies en offrant un horizon, une éclaircie possible, qui se serait matérialisé dans ce tant attendu baromètre. En proposant au citoyen des phases, jalons de sa vie future. Des scénarios qui, par leur valeur éducative, auraient permis à chaque individu de devenir un acteur de la lutte contre le virus. De placer le contrôle de la situation sanitaire entre les mains de chacun. Et donc de tous. Qui aurait offert la possibilité d’agir pour ne pas uniquement subir.

Cela a manqué ce vendredi soir.

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