Deux plaintes d’Ogeo Fund contre Le Vif déclarées non fondées par le CDJ
Le Conseil de déontologie journalistique a déclaré non fondées deux plaintes introduites par le fonds de pension liégeois Ogeo Fund à l’encontre d’articles publiés dans le magazine Le Vif/L’Express.
Les plaintes, introduites en décembre 2018 et janvier 2019, visaient deux articles publiés dans Le Vif, consacrés pour l’un à la manière dont les responsables d’une filiale du fonds de pension liégeois ont géré l’argent qui y était investi, pour l’autre aux dépenses en frais de bouche dans cette même société.
Ogeo Fund reprochait la diffusion par les journalistes « d’informations non vérifiées et d’en avoir déformé d’autres, portant ainsi préjudice à l’organisme de financement », explique le CDJ. L’affirmation selon laquelle les dépenses des dirigeants de cette filiale d’Ogeo Fund avaient été faites au détriment des pensionnés liégeois affiliés au fonds de retraite était en outre contestée.
Le Conseil de déontologie journalistique a estimé les deux plaintes non fondées. Les analyses des journalistes reposaient sur une « enquête approfondie et sérieuse, qui s’appuyait sur de nombreuses pièces comptables recoupées à d’autres sources », met en exergue le CDJ. Le travail journalistique établit « clairement (…) l’existence de nombreuses et importantes dépenses dans le chef des gestionnaires de la société en cause, à l’égard desquels le fonds de pension, pourtant important actionnaire et pourvoyeur de prêts obligataires, n’était intervenu que tardivement en raison d’un contrôle défaillant sur la filiale ».
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« Au vu du fonctionnement spécifique d’un fonds de pension », le CDJ considère que la conclusion des journalistes selon laquelle les dépenses se faisaient au détriment des pensionnés n’était pas « excessive ».
L’introduction de plaintes au CDJ n’était pas la seule tactique d’Ogeo Fund pour contester les articles publiés dans le Vif. Le fonds liégeois avait également décidé de poursuivre deux journalistes en justice, poussant la Fédération européenne des journalistes (FEJ) à alerter la « Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes » en janvier 2019. La fédération dénonçait de « multiples plaintes émanant d’entreprises ou d’individus du monde politoco-financier liégeois ».