« Défi n’est pas prêt de revenir au MR »
Dix ans après le départ du FDF du Mouvement Réformateur, la formation amarante devenue DéFI n’est pas prête d’y revenir, si l’on en croit son président actuel François De Smet.
« Dans quelques jours, il y aura dix ans que le FDF est sorti du MR. Sans regret, vraiment, au regard de ce qu’est devenu ce parti. Vous imaginez sérieusement, à chaque sortie de leur actuel président, être à bord de ce MR-là? Même au-delà de la question de BHV et de la désastreuse sixième réforme de l’Etat, nous ne serons jamais des conservateurs qui plongent sur chaque polémique comme la faim sur le monde », a affirmé le président de DéFI, clôturant l’université d’été de sa formation consacrée à l’heure du choix à opérer en matière énergétique.
François De Smet a réitéré son plaidoyer en faveur d’une prolongation de deux unités de production nucléaire au-delà de 2025. Il a souligné que l’énergie et le développement durable constituaient un des axes de travail dont DéFI s’est doté pour travailler son programme durant l’année à venir autour de cinq engagements, histoire de le rendre plus accessible; et plus percutant.
Le premier de ceux-ci consiste à stabiliser la Belgique dans un fédéralisme loyal, qui n’a pour but que de soutenir les citoyens et non d’encourager le repli nationaliste; en garantissant les libertés malmenées ces derniers temps; et par une ré-oxygénisation de notre système politique.
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Aux dires de François De Smet, DéFI veut faire de la laïcité politique la clef du vivre ensemble, « d’une voix forte, qui sache faire respecter les principes de neutralité et d’impartialité de l’Etat face à des courants communautaires qui se cachent de moins en moins; et ce tout en ne cédant pas, jamais, à la dérive populiste consistant à voir en toute diversité un potentiel ennemi ».
Les amarantes s' »engagent aussi à libérer l’esprit d’entreprendre, croyant au travail et à l’économie de marché; à rendre le combat social plus juste, « parce que s’il n’y a pas de paradis social possible sur un désert économique, l’inverse est vrai également », qu’il s’agisse de pensions, des salaires, du coût de l’énergie; et à concilier développement durable, économie et libertés.
A entendre son président, DéFI est là pour construire une alternative » démocratique, raisonnée et toujours plus juste » entre « une droite de plus en plus racoleuse, qui rebondit sur n’importe quel sujet pourvu qu’il soit clivant, … en devenant même un facteur de déstabilisation permanente des exécutifs où elle participe; et une gauche de plus en plus identitaire. Une gauche qui a perdu toute boussole sur les questions d’identité, de neutralité et de laïcité, qui elle aussi, préfère flatter son électorat que rester ferme sur ses principes et qui ne se réveille sur les questions sociales que poussée par l’urgence et par le PTB ».
De Smet favorable à une baisse temporaire de la TVA et à un poids accru dans l’index
Face à la hausse des tarifs énergétiques, François De Smet s’est prononcé, samedi, en faveur d’une diminution temporaire de la TVA sur une partie de la facture, et d’un poids accru du coût de l’énergie dans le calcul de l’index.
Pour lui, la diminution de la TVA peut par exemple porter sur une tranche jugée incompressible de la consommation, celle nécessaire à couvrir les besoins fondamentaux, soit un forfait de 1.500kWh par an, comme le suggère Test Achats.
« La hausse du prix de l’énergie, au-delà du contexte international, risque de durer et mérite une réponse structurelle de la part des autorités… Le gouvernement fédéral doit agir », a commenté le président de DéFI, dans le cadre de l’Université d’été que son parti consacrait samedi, à Wavre, aux options énergétiques dans le contexte du changement climatique et des objectifs de réduction de la production de gaz à effet de serre.
Près de 200 militants avaient fait le déplacement à Wavre pour ce premier rassemblement des amarantes depuis le début de la crise liée à la pandémie au printemps 2020. D’autres ont suivi l’université via Facebook.
Selon François De Smet, le choix du thème a été fait il y a plusieurs mois, avant les dramatiques inondations survenues (principalement) en Wallonie en juillet dernier. La matinée de réflexion a été densément nourrie de témoignages d’experts de rangs divers.
A cette occasion, François De Smet a renouvelé son plaidoyer en faveur du maintien partiel d’une production nucléaire au-delà de 2025, en regard des effets climatiques pervers du recours à des centrales au gaz, et d’un risque de dépendance énergétique.
Pour lui, la sortie du nucléaire doit se penser aujourd’hui en tenant compte des objectifs européens. Au stade actuel, celle-ci ne répond pas aux critères de la préservation du climat, de la sécurité de l’approvisionnement, et de la maîtrise des coûts, a-t-il insisté.
La première partie de l’Université d’été a permis d’explorer d’autres pistes de sources d’énergie, comme l’hydrogène, qui figure en première ligne, avec des investissements massifs prévus dans le cadre du plan de relance. DéFI estime que le nucléaire fait toujours l’objet de recherches intéressantes : sels de thorium plutôt qu’uranium, fusion plutôt que fission, voire mini-centrales modulables (SMR) de dernière génération. Autre possibilité : l’énergie recyclée, soit récupérer la chaleur de chaînes industrielles pour alimenter le chauffage des habitats.
Au sortir des discussions, DéFi demande que l’on ne se ferme pas à toutes les possibilités de pouvoir assurer demain, dans un mix décarboné offrant la plus grande place au renouvelable, l’avenir énergétique de notre pays et de l’Europe.
Dans la deuxième partie de la matinée de réflexion, la consommation d’énergie a été au coeur des échanges. Là aussi, des pistes ont été présentées pour baisser la facture énergétique sans créer de fracture sociale, s’agissant d’un bien de première nécessité. « Si chacun peut faire des efforts à la marge, il est évident qu’on ne peut demander à personne de se sacrifier en chauffant moins ou en vivant dans le noir », a souligné François De Smet.
Pour le président de DéFI, « il est absurde de proposer comme solution totale la question de l’isolation du bâti. Si les efforts des Régions en la matière sont réels et doivent être poursuivis, ces primes sont encore trop complexes à obtenir et, surtout, sont octroyées sur base de remboursement et non d’avance. Or un grand nombre d’occupants n’ont pas les moyens d’avancer le prix des travaux », a-t-il dit.