Déconfinement: trop de doutes persistent encore… Tour d’horizon des points qui fâchent
Trouver un équilibre qui tienne compte de la situation sanitaire tout en relançant une économie en berne et en offrant un espoir à des citoyens, au bord de la crise de nerfs, c’était avancer en terrain miné. Trop de questions sont restées dans le flou après l’annonce du plan de déconfinement. Au point de parfois remettre en cause l’adhésion de la population aux mesures gouvernementales. Tour d’horizon des points qui fâchent.
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1. Les visites familiales. Visites et regroupements familiaux ne sont pas autorisés avant le 18 mai. Or, les commerces rouvriront dès le 11. Pourquoi ce choix ? Ces visites seront-elles limitées en nombre de personnes ? Faudra-t-il rédiger une short-list des proches prioritaires ?
2. Les masques et tests. A partir du 4 mai, le masque sera obligatoire dès 12 ans dans les transports. Pour cette date, chaque Belge en recevra un, promet Sophie Wilmès. Question : quid de la disponibilité réelle de ces masques, sujet récurrent depuis le début de la crise ? Irritation : pourquoi ce changement de discours alors que pendant des semaines, la ministre de la Santé, Maggie De Block, a affirmé que le masque était inutile ? Même chose pour les tests. Combien de tests quotidiens pourront être organisés dès le 4 mai ? Qui sera testé ? Les experts chargés du déconfinement évoquaient la nécessité d’arriver à de plus de quarante mille tests. On est loin du compte.
3. Les commerces. Le sujet est controversé sur le plan sanitaire. Les experts préconisaient une reprise le 18 mai. Cette anticipation ne risque-t-elle pas de précipiter une deuxième vague de l’épidémie ?
4. L’enseignement. Reprise partielle dès le 18 mai. Comment seront organisés les cours, les récréations ? Le matériel hygiénique sera-t-il suffisant ? Comment se poursuivra l’année pour les élèves qui travailleront toujours à distance ?
5. L’Horeca. Réouverture le 8 juin si la situation sanitaire le permet. Quid des modalités pratiques ? Y aura-t-il des plaques de plexiglas entre les tables ? Les terrasses seront-elles autorisées ? Le secteur annonce déjà que le service ne sera plus aussi performant qu’avant la crise.
6. Les loisirs et la culture. La question des déplacements dans les secondes résidences n’a toujours pas de réponse. Idem pour les séjours de courte durée dans les Ardennes ou à la mer du Nord, les camps de jeunesse ou les compétitions sportives. Le secteur culturel multiplie les appels à l’aide et évoque le risque d’une faillite généralisée. La Fédération Wallonie-Bruxelles, elle aussi, évoque sa disparition pure et simple si la culture ne survivait pas.
Nombreux sont ces sujets qui seront sur la table du prochain Conseil de sécurité. La population attend des réponses. Claires, cette fois.
Par Anne-Sophie Bailly et Olivier Mouton.
Retrouvez tous nos développements sur la crise du coronavirus dans le magazine de cette semaine.
4 mai – Phase 1A
– Ouverture des magasins de tissus, merceries, industries et services B2B (professionnels à professionnels).
– Activités physiques en plein air pour les personnes résidant sous le même toit avec maximum deux personnes supplémentaires.
– Port du masque ou d’une autre protection équivalente obligatoire, à partir de 12 ans, dans les transports en commun.
11 mai – – Phase 1B
– Réouverture des commerces (sauf Horeca).
18 mai – Phase 2
– Reprise progressive des cours dans les écoles.
– Réunion privée en petits groupes à domicile.
– Reprise d’activité pour les professions qui ont des contacts directs avec leurs clients (coiffeurs, kinés, etc.).
8 juin – Début de la phase 3 (à confirmer).
Réouverture potentielle des restaurants, puis, des cafés et des bars.
Reprise des loisirs collectifs.
(1) Les dates et décisions peuvent évoluer en fonction de la situation sanitaire
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