Décès d’un passager à l’aéroport de Charleroi: prématuré d’accuser la police, selon les syndicats
« Nous en savons trop peu sur le dossier et devons donc rester prudents avant d’accuser les agents », réagit mercredi le syndicat SLFP au sujet de la vidéo montrant une intervention policière à l’aéroport de Charleroi en 2018. Mis au cachot après une rébellion, un homme était décédé des suites d’un arrêt cardiaque. Sa famille accuse les policiers de violences.
Les faits remontent au 23 février 2018 à l’aéroport de Charleroi (BSCA). L’homme de 38 ans, Jozef Chovanec, avait posé des difficultés au personnel lors de son embarquement vers Bratislava, en Slovaquie. La police fédérale aéroportuaire avait alors été requise pour le maîtriser et le passager s’était rebellé sur le tarmac.
Placé en cellule dans les locaux de la police fédérale, il s’était porté des coups violents, obligeant les policiers à intervenir de nouveau pour le maîtriser. Lors de cette opération, l’individu avait fait un arrêt cardiaque et était décédé quelques jours plus tard.
Selon une avocate des proches de la victime, des images montrent une policière faire un salut hitlérien et d’autres policiers rire. « Un des policiers se trouvait appuyé sur la victime pendant plusieurs minutes », détaille également Ann Van de Steen. Le parquet de Charleroi a confirmé que le dossier était toujours à l’instruction, estimant que l’enquête serait bientôt terminée.
Vincent Houssin, du syndicat SLFP, juge « totalement inacceptables et inappropriés » le salut hitlérien et la danse effectués à proximité de l’homme. « Je les condamne fermement et je ne comprends pas non plus quel est le but. » Mais il se montre plus prudent concernant les autres faits. « L’homme est clairement hors de contrôle », ajoute-t-il. « Nous ne connaissons pas suffisamment le dossier pour pouvoir accuser les agents. Il faut donc rester prudent. »
Le SLFP et le syndicat SNPS s’étonnent également que ces images resurgissent deux ans plus tard.
Par ailleurs, l’agent qui a effectué le salut hitlérien n’est plus autorisé à effectuer des services opérationnels ou à être en contact avec le public, a décidé mercredi la police fédérale. « Nous prenons le problème très au sérieux et allons l’examiner très attentivement », indique la porte-parole Sarah Frederickx.