Covid: vers un durcissement des mesures ou un renforcement des sanctions? (analyse)
Semaine décisive avec le Comité de concertation, vendredi. Les chiffres ne devraient pas permettre un assouplissement. Seuls les métiers de contact peuvent nourrir quelques espoirs. Les Pays-Bas, eux, reconfinent.
Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas – moins de deux semaines pour Noël – et les préoccupations restent sanitaires avant tout. Les Belges ont les yeux focalisés sur le Comité de concertation organisé ce vendredi 18 décembre pour évaluer les chiffres de l’épidémie de Covid, sans espoir si ce n’est peut-être celui de retourner chez le coiffeur. La crainte est plutôt celle d’une troisième vague alors que les courbes ont atteint un plateau trop haut chez nous et que des pays ayant opté pour un confinement plus « light » font face à des hausses inquiétudes de malades et de décès, comme l’Allemagne ou la Suède. Les Pays-Bas vont d’ailleurs de décider d’un confinement quasi généralisé en refermant les écoles et les commerces jusqu’au 19 janvier.
La résignation et le respect des règles sont de mise pour une majorité de la population belge. Selon le sondage Le Soir/RTL/Ipsos de ce lundi matin, 78% des Belges adhèreront aux décisions gouvernementales. Le même baromètre indiquait d’ailleurs ce week-end que la population faisait confiance au Premier ministre, Alexander De Croo, pour mener le navire dans cette tempête. Mais 70% des Belges disent bel et bien craindre une troisième vague et il se confirme de plus en plus que la santé psychiatrique doit devenir une préoccupation majeure.
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En ce début de semaine décisive, le nombre de contaminations est reparti en légère hausse avec 2231 nouveaux cas quotidiens sur la période du 4 au 10 décembre (+3% par rapport à la période de calcul précédente), selon les résultats provisoires présentés lundi par l’Institut de santé publique Sciensano. Le yaux de positivité reste globalement stable en lien avec le nombre de tests effectués.
C’est dire que les perspectives ne sont pas optimales: l’espoir d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement s’atténue de jour en jour. « Il faut surtout que les gens respectent les mesures actuelle, dit à La Libre Frédérique Jacobs, responsable du service infectiologie à l’hôpital Erasme, en s’inquiétant de la stagnation des chiffres. Autrement, je crains l’arrivée de la troisième vague. Mais, si la courbe ne descend pas et que l’on reste sur un plateau, alors il faudra peut-être durcir les contraintes. »
Politiquement, il se confirme que l’on ne devrait pas desserrer la vis en fin de semaine. Mais la resserrer? Annelies Verlinden (CD&V), ministre de l’Intérieur, rassure: « Je ne plaide pas aujourd’hui pour un renforcement. Nous avons des règles fortes et les gens ont besoin d’un minimum de contacts sociaux. C’est pourquoi nous devons tous nous en tenir aux règles. »
https://twitter.com/AnneliesVl/status/1338424954560385030Annelies Verlindenhttps://twitter.com/AnneliesVl
Ik pleit vandaag niet voor verstrengingen. We hebben strenge regels en mensen hebben nood aan minimum sociaal contact. Daarom moeten we ons allemaal aan de regels houden. #coronamaatregelen https://t.co/Yjruf08Qcp
— Annelies Verlinden (@AnneliesVl) December 14, 2020
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Une seule perspective semble plausible: la réouverture des métiers de contact.
Rajae Maouane, coprésidente d’Ecolo, le confirme au Soir: « Je ne suis pas épidémiologiste mais on va regarder les chiffres. Sur base de ces données, on verra si des ouvertures sont possibles concernant les métiers de contact. (…) Les métiers de contact sont aussi des métiers de l’hygiène. On doit pouvoir entendre les revendications de ce secteur. S’il y a une ouverture possible au niveau du Comité de concertation, on acceptera la reprise de l’activité, avec évidemment le respect des mesures sanitaires : sur rendez-vous, avec un masque… »
Au passage, le MR en prend une nouvelle fois pour son grade, lui qui avait sollicité une évaluation et un assouplissement si les chiffres le permettent: « C’est quand même dingue que le MR, libéral francophone se déclare allié et indivisible avec son homologue néerlandophone de l’Open VLD, pour directement le saboter après. Ça n’a pas de sens. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est d’assumer notre responsabilité d’homme et femme politique en donnant une image d’unité et de solidarité. C’est ce qu’on demande aux gens: respecter les règles, être solidaire, être uni. »
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a répété ce week-end que l’on caricaturait les positions de son parti: « Dire que le MR souhaite le déconfinement, c’est faux et irresponsable. Aujourd’hui toute une partie de la population souffre et nous devons davantage être à l’écoute de sa détresse mentale et financière. » Et d’ajouter: « Nous devons faire oeuvre de créativité. Ce que je souhaite, c’est que nous ayons des décisions compréhensibles par tous pour créer l’adhésion. »
Sur la table du Comité de concertation, on pourrait également trouver la possibilité de renforcer les sanctions contre ceux qui ne respectent pas les règles, notamment ceux qui organisent des ‘lockdown parties’. « Il s’agit de comportements criminels et antisociaux, dit Vincent Van Quickenborne (Open VLD), ministre de la Justice. Je pense que les amendes actuelles – 250 euros pour les participants et 750 euros pour les organisateurs – sont beaucoup trop faibles. C’est pourquoi j’ai demandé aux procureurs généraux, qui se réunissent demain (ce lundi matin – Ndlr), d’augmenter les amendes. »
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