Covid: une « crise alimentaire pour les étudiants les plus précaires »
Le nombre d’étudiants qui sollicitent une aide alimentaire est en nette augmentation, alerte lundi l’Association pour la solidarité étudiante en Belgique (ASEB) par le biais d’un communiqué. Pour cette année académique, ce sont plus de 3.000 étudiants aidés grâce à l’accès à ses épiceries solidaires, « du jamais vu en dix ans » selon elle.
L’ASEB distribue des paniers alimentaires chaque jour dans les différents sites universitaires à Bruxelles et Namur. Ces paniers sont composés de produits frais et non périssables, ainsi que d’autres produits de première nécessité.
« Ces derniers mois nous sommes passés de 1.800 étudiants à plus de 3.000 et nous avons fait face à des queues interminables devant nos épiceries solidaires », constate le président de l’association, Yannis Léon Bakhouche. D’après lui, cette hausse des demandes d’aides est accentuée par la crise économique engendrée par l’épidémie de Covid-19. « Cette crise sanitaire se transforme en crise alimentaire pour les étudiants les plus précaires », ajoute l’association, rappelant la perte d’un job étudiant, le manque de soutien, l’isolement et la détresse psychologique, auxquels les étudiants sont notamment confrontés.
« En tant qu’acteur de terrain, je ne peux m’empêcher de souligner la difficulté d’être étudiant aujourd’hui », ajoute M. Bakhouche, pour qui une stratégie d’intervention imminente est nécessaire. L’Association pour la solidarité étudiante en Belgique lance donc un appel aux dirigeants pour « éviter une génération sacrifiée et précaire ». « Il est plus que grand temps de réformer le système social, il est temps d’uniformiser nos aides et de les rendre réellement accessibles, de réfléchir ensemble sur nos responsabilités vis-à-vis de notre jeunesse, de mettre en place des dispositifs d’aide concrets », plaide le président de l’association.