Covid: pourquoi de tels écarts de prix entre les autotests ? (tableau comparatif)
Face à l’explosion de cas de covid en Belgique, de plus en plus de personnes recourent aux autotests pour tenter d’éviter de contaminer leurs proches. Cependant, leur coût peut varier du simple au double, et ils sont souvent moins chers dans les pays voisins.
Depuis que les autorités sanitaires recommandent de les utiliser, les autotests se vendent comme des petits pains. Le jeudi 23 décembre, veille du réveillon de Noël, les pharmaciens en ont vendu pas moins de 96.050. Selon les chiffres de l’Association Pharmaceutique belge relayés par le quotidien De Standaard, pour tout le mois de décembre, ce chiffre s’élève à 1.299.565.
Les pharmacies vendent les autotests à 8 euros pièce, même si certains ont baissé ce prix à 6 euros. Elles doivent en effet affronter la concurrence des supermarchés qui sont également autorisés à les commercialiser. Ces derniers demandent entre 3 et 5 euros, même s’ils ne sont pas toujours disponibles partout : ainsi Lidl les vend au prix de 3,6 euros, Delhaize à 3,5 euros, Colruyt à 3,5 euros, etc.
Petits indépendants
C’est là un écart important alors qu’il s’agit des mêmes tests, tous agréés par l’AFMPS (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé). « Nous vivons dans un pays libéral et chaque indépendant peut fixer le prix qu’il veut. Les pharmaciens sont souvent des petits indépendants si l’on compare aux grandes surfaces et par conséquent, ils n’ont pas la même force de négociation qu’une grande surface en achetant les produits. Suite à cela, le pharmacien est libre d’appliquer le prix qu’il souhaite », explique Nicolas Echement, porte-parole de l’Association pharmaceutique belge à Sudpresse. L’association ajoute que les pharmaciens expliquent à leurs clients comment les utiliser, ce que ne font pas les grands supermarchés, ce qui justifie également une différence de prix, selon elle.
À l’heure où le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) suggère aux parents de soumettre leurs enfants une fois par semaine à un autotest et où le Comité de concertation conditionne certaines sorties de quarantaine à leur réalisation, les critiques fusent sur le coût qu’entraînent ces tests pour les ménages.
Le gouvernement fédéral rappelle qu’il existe depuis des mois un régime spécial pour les ménages sous statut BIM (bénéficiaire d’intervention majorée), permettant d’acheter des tests à un euro en pharmacie. Pour le reste, le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke a aussi rappelé le budget que consacre le fédéral aux tests PCR gratuits, renvoyant vers les entités fédérées la demande de prévoir éventuellement des autotests gratuits dans l’enseignement.
Un coût élevé pour les familles
Solidaris, Test Achats et la Ligue des familles appellent tout de même le gouvernement à reconsidérer sa décision de ne pas élargir les conditions de remboursement de ces tests de dépistage à l’ensemble de la population et à réguler les prix. « Pour une famille avec deux enfants, suivre la recommandation des autorités coûte donc entre 24 euros et 64 euros par mois. Ce coût vient en effet s’ajouter à ceux des masques, gels hydroalcooliques, etc. dont Test Achats avait déjà calculé au mois de juin dernier qu’il pouvait largement dépasser 40 euros par mois », détaille l’organisation de défense des consommateurs.
Dans les pays voisins, les autotests sont nettement moins chers. En France, le prix des autotests est plafonné à 5,20 euros. Certaines grandes surfaces les vendent à 1,95 euro l’unité. Aux Pays-Bas, on trouve également des autotests à moins de 3 euros pièce.
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