Covid: pour Elio Di Rupo, l’analyse des eaux usées a ses limites
A l’heure actuelle, « les scientifiques ne réussissent pas à établir un lien direct entre les prélèvements des eaux usées et la réalité des cas de covid », a affirmé le ministre-président wallon Elio Di Rupo, lundi, en commission du parlement régional.
Depuis l’été dernier, les eaux usées sont analysées afin de tenter d’y trouver une corrélation entre les résultats du taux viral qu’elles contiennent et l’évolution des autres indicateurs épidémiologiques. « Pour ce travail, les scientifiques belges collaborent avec des chercheurs étrangers. Ensemble, ils tentent de trouver des paramètres pertinents et utilisables par les décideurs politiques », a expliqué M. Di Rupo aux nombreux parlementaires qui l’interrogeaient sur le sujet.
« Concrètement, dans certains prélèvements, ils observent une corrélation entre l’augmentation du taux viral dans l’eau et le nombre effectif de nouveaux cas. Dans d’autres prélèvements, et c’est un phénomène que l’on observe dans tous les pays pratiquant ce genre d’analyses, le taux viral augmente mais les cas de covid diminuent, principalement quand le signal n’est pas très élevé », a-t-il détaillé.
« Sans tirer de conclusions définitives, dans la phase ascendante exponentielle de la 2e vague de contamination, il apparait néanmoins une certaine relation entre les taux viraux dans les eaux usées et le nombre de cas positifs. Hélas, ces dernières semaines, les scientifiques ne parviennent pas à confirmer ce constat. Ils ne réussissent pas à établir un lien direct entre les prélèvements et la réalité des cas de covid », a poursuivi Elio Di Rupo en rappelant que différents facteurs, tels que la composition de l’eau brute, la météo ou encore les mouvements de population, peuvent influencer les résultats des analyses.
« J’entends que certains prétendent qu’on peut prédire ce qui va se passer 8 ou 9 jours plus tard grâce aux prélèvements de la SPGE. Manifestement, ils ne sont pas suivis par Sciensano, la prédiction des hospitalisations 8 ou 9 jours à l’avance n’étant pas une vérité scientifique validée par les partenaires du projet, et donc pas une vérité à prendre au pied de la lettre », a encore indiqué le ministre-président wallon.
« Nos scientifiques tentent d’affiner le modèle pour que les essais d’eaux usées puissent être un système d’alerte précoce fiable. Mais bon nombre d’entre eux de par le monde expriment des doutes quant à sa faisabilité et à sa valeur ajoutée pour prendre des décisions politiques opérationnelles de manière plus éclairée », a-t-il conclu.
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