Coronavirus : faut-il craindre une seconde vague pendant l’été ?
Nouveau foyer en Allemagne, reconfinement à Lisbonne, seconde vague en Corée du Sud et en Australie. Chez nous, le relâchement du respect des mesures de sécurité est de plus en plus visible. Doit-on, pour autant, craindre une deuxième vague avant la fin de l’été ?
Ces derniers jours, le coronavirus que l’on voulait voir s’éloigner avec l’arrivée des vacances refait son apparition à plusieurs endroits. À commencer par la Chine, surtout à Pékin, où un nouveau foyer inquiète beaucoup les autorités après deux mois sans presque aucune contamination.
La Corée du Sud, un des premiers pays touchés par le coronavirus avec la Chine, fait également face à une seconde vague de contagion. En février, les autorités sud-coréennes étaient pourtant parvenues à maîtriser la situation au travers d’une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées, sans même imposer de confinement obligatoire.
En Australie, pays qui sert de référence aux épidémiologistes pour étudier l’épidémie de grippe avant qu’elle n’arrive en Europe, plusieurs quartiers de la ville de Melbourne ont été isolés. Les autorités menacent de remettre en place des mesures strictes de confinement, qui avaient commencé à être assouplies.
Plus près de chez nous, en Allemagne, plus de 1.500 employés ont été diagnostiqués positifs au SARS-Cov-2 dans une entreprise de transformation de viande. Les autorités ont réintroduit ce mardi un reconfinement local pour la première fois. C’est l’arrondissement de Gütersloh (360.000 personnes) qui est concerné. Les écoles et les crèches de la région ont fermé leurs portes. Tous les membres du personnel et leur famille ont été mis en quarantaine. La région n’exclut pas d’instaurer un confinement strict.
À Lisbonne, capitale du Portugal, plusieurs mesures de confinement ont été remises en place afin de lutter contre de nouveaux foyers de contagion dans la ville. Selon les données officielles compilées par les médias locaux, le Portugal a enregistré entre le 21 mai et le 21 juin 9.221 nouveaux cas de Covid-19, dont 85% ont été détectés dans la région de Lisbonne et de la vallée du Tage.
Les chiffres restent rassurants
Chez nous, les chiffres des nouvelles contaminations continuent de diminuer, mais pour combien de temps ?
Le relâchement du respect des mesures de distanciation social pourrait faire craindre l’arrivée d’une seconde vague avant l’automne. Les virologues sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à s’inquiéter d’un tel relâchement.
Le 7 juin dernier, 10.000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Bruxelles pour manifester contre le racisme, suite à la mort de George Floyd aux États-Unis. Déjà, les distances et les mesures barrière n’avaient pas été forcément respectées.
Tous les virologues n’avaient pas condamné ce rassemblement, mais Emanuel André avait demandé aux personnes ayant participé de se mettre en quarantaine volontaire pour éviter une propagation trop importante du coronavirus.
Depuis, de nombreux autres rassemblements ont eu lieu à Bruxelles et dans d’autres villes du pays.
Avec l’ouverture de l’Horeca, la nonchalance ?
Les restaurants et les bars ont rouvert et avec le retour du soleil, les gens s’amassent sur des terrasses parfois bondées, faisant fi des mesures de distanciation sociale. Les tenanciers débordés et qui ont du mal à faire respecter les règles doivent même parfois faire appel à la police.
Ce samedi, semblant avoir complètement oublié la crise que nous venons de traverser, 1500 personnes se sont rassemblées place Flagey à Ixelles pour une fête clandestine. Les policiers se sont alors contentés de disperser la foule qui s’est déplacée d’un endroit à l’autre toute la soirée. Aucune interpellation ou procès-verbal n’a été dressé.
« Ce n’est pas le moment de faire la fête », a rappelé le virologue Emmanuel André.
https://twitter.com/Emmanuel_microb/status/1274676585170448385Emmanuel Andréhttps://twitter.com/Emmanuel_microb
L’Allemagne fait face à un premier signal d’alerte sérieux qui devrait rappeler à tous les pays européens que l’épidémie à COVID-19 profitera de chaque opportunité pour reprendre de sa force. C’est pas le moment de faire la fête… on y perdrait beaucoup! https://t.co/tWkzIRZQnI
— Emmanuel André (@Emmanuel_microb) June 21, 2020
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De moins en moins de masques
Dans la rue et les magasins, même constat, la plupart des gens semblent ne plus vouloir porterde masque. La chaleur annoncée cette semaine ne devrait pas inverser la tendance.
Le virologue Marc Van Ranst a pourtant appelé à rendre les masques obligatoires dans les magasins.
« Dans cette phase de sortie de crise, l’agitation dans les grands magasins et les boutiques augmente progressivement, et il n’est pas toujours possible de garder une distance de 1,5 mètre. Je suis favorable à l’obligation de porter un masque buccal dans les grands magasins. « Hautement recommandé » ne fonctionne manifestement pas », a-t-il écrit sur Twitter.
https://twitter.com/vanranstmarc/status/1275089641163624449Marc Van Ransthttps://twitter.com/vanranstmarc
In deze exitfase wordt de drukte in de warenhuizen en winkels geleidelijk groter, en het is niet altijd mogelijk om 1,5 meter afstand te houden. Ik ben voorstander om mondmaskers te verplichten in de warenhuizen/winkels. "Sterk aangeraden" werkt duidelijk niet.
— Marc Van Ranst (@vanranstmarc) June 22, 2020
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Les signaux de danger semblent donc clignoter un peu partout. Le Conseil National de sécurité qui doit avoir lieu ce mercredi et la conférence de presse de Sophie Wilmès seront peut-être l’occasion de remettre les points sur les « I » et de rappeler à la population que le virus est toujours en circulation.
Pas sûr, néanmoins, que si de nouvelles mesures de confinement doivent être mises en place prochainement, elles soient suivies par les nombreux citoyens qui semblent vouloir reprendre une vie normale.
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