Coronavirus : bientôt des tests rapides en Belgique?
Selon nos confrères de HLN, la Belgique est sur le point de modifier sa stratégie de lutte contre le coronavirus en déployant les tests rapides sur le pays. Révélant la positivité en 15 minutes, ces tests révolutionneraient notamment la gestion de crises dans les maisons de retraite ou encore les écoles.
Les tests actuellement utilisés – tests PCR – sont certes très précis, mais nécessitent au minimum 24h, parfois 48 ou plus, pour révéler leur résultat, qu’il soit positif ou négatif. Leur sensibilité détecte aussi une infection passée, qui n’a plus cours. Le dépistage rapide pourrait offrir une efficacité à freiner la propagation du covid.
Comment les tests rapides fonctionnent-ils ?
Deux types de tests rapides existent actuellement : les tests moléculaires et les tests anticorps, qui fonctionnent tous les deux sur le même principe. Rapides, très simples, ils doivent néanmoins être réalisés par des professionnels de la santé.
L’échantillonnage se fait exactement de la même manière que pour un test PCR. Un médecin ou une infirmière vous fait un prélèvement, dans le nez ou la gorge. L’écouvillon est ensuite placé dans un petit tube à essai où l’échantillon est mélangé avec un liquide spécial. Trois gouttes prélevées de ce tube à essai sont ensuite versées sur le test, qui à l’apparence d’un test de grossesse. Au bout de quinze minutes seulement, le résultat se révèle. Si une ligne apparaît, vous êtes négatif. Si deux tirets apparaissent, vous êtes positif.
Pour quels usages ?
Sa rapidité – 15 minutes – et sa simplicité – plus besoin de passage au laboratoire – ouvrent de nombreuses possibilités. « Les tests rapides sont très intéressants », déclare le professeur de microbiologie Herman Goossens (UZ Antwerpen). Pour commencer, ils pourraient permettre de garder les classes ouvertes. « Aux Pays-Bas, un projet est en train de démarrer. Aujourd’hui, la règle veut que si trois enfants sont testés positifs, la classe doive fermer. Mais grâce à des tests rapides, on pourrait y renoncer. Au lieu de fermer la classe immédiatement, dans le cas de trois cas positifs, tous les enfants de la classe auraient d’abord un test rapide. Si aucun autre enfant n’est positif, la classe peut rester ouverte ».
Goossens voit toutefois un obstacle aux tests rapides dans les écoles. « Il nécessite de mettre des écouvillons dans la gorge ou le nez des enfants et je ne pense pas que ce soit l’idéal. Je suis partisan du prélèvement de salive chez les enfants. Le problème est que les tests rapides à base de salive ne sont pas assez sensibles pour l’instant ».
Selon ce professeur interrogé par HLN, les tests rapides actuels pourraient surtout être utilisés dans les centres de soins résidentiels, actuellement moins soumis à un dépistage préventif du fait de la surcharge des laboratoires. « En Allemagne, cela sera d’ailleurs mis en oeuvre dès la semaine prochaine ». L’Allemagne envisagerait aussi d’avoir recours au test rapide pour déterminer la fin d’une quarantaine. « Une personne infectée ne présentant aucun symptôme doit maintenant être testée à nouveau avec un test PCR avant de pouvoir être libérée de la quarantaine. Cela prend du temps et met à rude épreuve les laboratoires. En faisant un test rapide après sept jours, si elle est négative et que la personne ne présente aucun symptôme, elle peut sortir de la quarantaine ».
À quand la généralisation des tests rapides en Belgique ?
La Belgique semble un peu à la traîne pour la mise en circulation de ce type de test. Aux Pays-Bas, en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne, entre autres, l’utilisation de tests rapides est à l’examen depuis le mois d’août, et des décisions ont même été prises. EN Belgique, ce processus de réflexion n’a commencé que récemment. Selon les informations recueillies par HLN, Sciensano a demandé à la mi-septembre au Groupe d’évaluation des risques (RAG) de rédiger un avis. Qui serait rendu à la mi-octobre. Dès lors, tout indique que la Belgique pourrait faire un usage intensif de ces tests rapides.
Dans certains hôpitaux, l’impatience se fait grande. Certains en ont commandé par milliers attendent les directives gouvernementales pour les utiliser.
Pour Goossens, pour contrôler une épidémie, il est particulièrement important de pouvoir tester de grands groupes et de détecter rapidement les personnes qui sont porteuses d’une grande partie du virus. C’est crucial, car ce sont eux qui représentent le plus grand danger.
Déjà en vente en Belgique, ils sont utilisés par certaines entreprises privées pour tester le personnel.
Des inconvénients ?
Ils sont actuellement moins sensibles que les tests PCR. Mais ils ne détecteraient donc pas non plus les anciennes infections encore révélées par les tests PCR.
L’autre inconvénient pourrait être le faux sentiment de sécurité. Et Goossens de prendre un exemple dans l’actualité : « Regardez la contamination du président américain Trump. Lui, son personnel et ses invités sont testés quotidiennement avec un test rapide, mais ils ont été infectés. Il montre que même si un test rapide est négatif, il est important de porter un masque buccal et de garder ses distances. »
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