Contaminations au Covid: une hausse liée au nombre de tests ?
Après une diminution durant les vacances de Noël, les infections en Belgique repartent à la hausse. Comment l’expliquer ?
Depuis le 25 décembre, les contaminations au Covid en Belgique avaient amorcé une descente. Mais pour le troisième jour d’affilée, la moyenne hebdomadaire des infections repart légèrement à la hausse. Le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem avait d’ailleurs prévenu lors de la conférence de presse de vendredi dernier : « On pourrait connaitre une petite augmentation du nombre de cas dans les jours qui viennent », avait-il indiqué. Faut-il pour autant s’inquiéter ? Pour le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME David Clarinval (MR), invité ce matin sur le plateau de LN24, il est « normal qu’il y ait plus de cas positifs détectés ces derniers jours, car il y a plus de tests. »
Plus de tests, plus de contaminations ?
C’est bien le cas. Durant la période des vacances, jusqu’à un quart des personnes ont été testées en moins. Aujourd’hui, on observe une moyenne de 35.300 tests par jour, soit 39% de plus que la semaine précédente. Une hausse qui est notamment due aux retours de l’étranger. Les voyageurs se rendant dans des zones rouges doivent désormais se soumettre à deux tests lorsqu’ils rentrent en Belgique : un test lors de leur arrivée sur notre territoire, un après 7 jours de quarantaine. Auparavant, cela dépendait de ce qu’ils avaient fait pendant leur voyage.
Pour l’instant, la hausse semble donc être principalement liée au fait que le nombre de tests a été fortement modifié entre la période creuse de vacances et la période de retour de vacances. « Il est intéressant de voir la place que prennent les tests effectués chez les voyageurs. Si on s’intéresse au total des nouvelles contaminations, 5% sont dues aux personnes de retour de l’étranger. Durant les vacances de Noël, cela représentait 1 à 2%, et moins de 1% durant les semaines précédentes », précisait Yves Van Laethem vendredi. Le pourcentage de tests positifs varie extrêmement fort d’un pays de retour à l’autre, de 2% jusqu’à plus de 12%, avait-il encore indiqué.
Bruxelles et la Wallonie plus touchées
On note surtout une forte augmentation des contaminations à Bruxelles et dans le Brabant wallon, également due aux tests effectués sur les voyageurs. A l’échelle nationale, un peu moins de 150.000 personnes revenant d’une zone rouge ont rempli le Passenger Locator Form (PLF) au retour des vacances de fin d’année. Ces chiffres se basent sur les données récoltées entre le 19 décembre et le 3 janvier. Sur ces 150.000 voyageurs, 33.000 ont fait un test, dont 999, soit 3%, se sont révélés positifs.
Plus d’un tiers des PLF (54.097) ont été remplis par des Bruxellois, dont 11.000 ont subi un test Covid. Parmi eux, 347 (3,1 %) se sont révélés positifs. C’est ce chiffre qui fait maintenant monter la moyenne bruxelloise. Il en va de même pour le Brabant wallon, où 85 nouveaux cas positifs ont été détectés (4,4%). On note également que davantage de voyageurs testés se sont révélés positifs dans les provinces wallonnes (Liège, Hainaut, Namur) que dans les provinces flamandes.
Le taux de positivité toujours en baisse
Malgré cela, le taux de positivité continue de baisser. Sur 100 tests effectués, une moyenne de 5,7 sont maintenant positifs, soit une légère baisse de 1,5%. Cela signifie que, si on fait bien plus de tests que les semaines précédentes, le pourcentage de personnes détectées positives est toujours en diminution.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de positivité ne devrait pas dépasser 5% pendant au moins deux semaines afin de pouvoir considérer que l’épidémie est sous contrôle. Notre gouvernement avance le taux de 3% pour parler d’assouplissement.
Le taux de reproduction du virus joue quant à lui les yo-yo : estimé à 0,98 hier, il est désormais à 0,94. Le R0 (ou le R effectif) désigne le taux de reproduction d’un virus. Il s’agit du nombre moyen de nouveaux cas causés par une personne infectée dans une population sans immunité. Un taux supérieur à 1 signifie qu’une personne contaminée en contamine en moyenne plus d’une autre et donc que l’épidémie progresse.
Vandenbroucke veut tester davantage
Si l’augmentation du nombre de tests impacte déjà la courbe des contaminations, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke estime qu’on ne teste pas suffisamment. « Nous avons effectué beaucoup moins de tests pendant les vacances de Noël (…). Cela joue un rôle », a-t-il déclaré. Mais il y a encore aujourd’hui moins de tests qu’avant les vacances de Noël, et cela doit être amélioré, estime le ministre. Il appelle toutes les personnes présentant des symptômes à se faire tester.
« Nous devons tester davantage. Vous êtes un peu malade ou vous suspectez une maladie ? S’il vous plaît, faites-vous tester. » Vandenbroucke trouve en outre « scandaleux » qu’une grande partie des personnes qui ont voyagé en zone rouge pendant les vacances de Noël n’aient pas été testées.
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