Codeco: la contestation du secteur culturel se poursuit
La décision du Comité de concertation de fermer les lieux culturels continue de faire des vagues. Plus de 90 lieux culturels ont décidé de rester ouverts en janvier, malgré l’appel de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) d’appliquer la loi.
Ce dimanche, près de 5 000 personnes ont manifesté au Mont des Arts à Bruxelles dans l’espoir d’obtenir la levée de la fermeture des salles de cinémas et de spectacles. Les manifestants ont appelé les politiques à revenir sur les mesures prises étant donné que les acteurs culturels ont déjà consenti de nombreux investissements pour pouvoir accueillir le public en toute sécurité.
Ils exigent également la mise sur pied d’un cadre viable et rentable sur le long terme et accompagné de mesures de soutien, une vision basée sur des faits sur lesquels ils peuvent s’appuyer en lieu et place de ce qu’ils qualifient de « politique du yoyo ».
Conseil d’État
Plusieurs institutions culturelles, soutenues par la Ligue des droits humains (LDH), ont décidé d’introduire un recours devant le Conseil d’État. Le recours qui se base sur le principe d’égalité devrait être introduit la semaine qui vient, mais est toujours en cours d’élaboration.
Le mouvement ne s’arrête pas là : plus de 90 cinémas, théâtres, salles de concert et centres culturels à Bruxelles et en Wallonie, ont décidé de rester ouverts au mois de janvier. Sur la liste, disponible sur le site Still Standing for Culture, on retrouve un grand nombre de cinémas et de théâtres, situés surtout à Bruxelles, à Liège, et à Namur. « Le sacrifice pour la troisième fois des salles de cinéma, concert ou de théâtre qu’on essaye d’imposer est incompréhensible pour nous opérateurs culturels », expliquait ainsi Stéphane Wintgens de l’ASBL Les Grignoux, qui regroupe plusieurs cinémas à Liège, au Vif.
Plusieurs procureurs généraux, et bourgmestres ont annoncé ce week-end qu’ils ne séviraient pas contre les lieux culturels qui resteraient ouverts. La ministre francophone de la Culture, Bénédicte Linard (Ecolo) a déclaré à la RTBF qu’elle ne comptait pas sanctionner les acteurs culturels qui resteront ouverts, malgré la décision du Comité de concertation. Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a également déclaré à la VRT qu’il sensibiliserait avant de prendre des mesures. Sur Twitter, son président Egbert Lachaert appelle au dialogue avec le secteur culturel « pour éventuellement corriger les mesures ».
Omicron leidt tot onzekerheid in de COVID aanpak. Uit voorzorg koos het OCC voor extra maatregelen. Dat die exclusief in 1 sector terechtkwamen, was wel zeer hard. De komende dagen gaan regeringen best in dialoog met de sector om te evalueren en eventueel bij te sturen. 1/2
— Egbert Lachaert (@egbertlachaert) December 26, 2021
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Face à cette contestation, la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a décrété que les mesures devaient être respectées. Le Centre de crise national (NCCN) a pris contact avec les gouverneurs des dix provinces ainsi qu’avec le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, pour leur demander de s’assurer du respect, par les autorités locales, de toutes les mesures prises le 22 décembre dernier par le Comité de concertation. Cette requête est également valable pour les mesures relatives au secteur culturel, a souligné la porte-parole d’Annelies Verlinden, Marie Verbeke, à l’agence Belga.
Mesures strictes
Les policiers sur le terrain et les autorités locales sont les mieux placés pour évaluer où et quand une intervention policière est nécessaire, a-t-elle ajouté. Le Codeco a explicitement demandé mercredi aux services de police et d’inspection de prendre des mesures strictes, y compris la fermeture des installations après avertissement, si les mesures ne sont pas respectées. La police intégrée en a alors été informée, a-t-elle précisé.
Après la publication de l’arrêté royal détaillant les mesures prises par le dernier Comité de concertation consacré à la pandémie, la ministre Verlinden a de nouveau donné instruction au commissaire général de la police fédérale, le premier commissaire divisionnaire Marc De Mesmaeker, et au président du Comité permanent de la police locale (CPPL), Nicholas Paelinck, d’agir si les décisions du Comité de concertation ne sont pas respectées.
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