Budget : les investissements au menu
Le Premier ministre Alexander De Croo et les principaux ministres du gouvernement fédéral ont repris leurs travaux budgétaires dimanche à midi au 16, rue de la Loi.
Les principaux ministres du gouvernement ont repris dimanche midi leurs discussions sur la confection du budget 2022 de l’État fédéral, à deux jours de la déclaration de politique générale que le Premier ministre Alexander De Croo doit prononcer mardi devant la Chambre des représentants, comme le prévoit la Constitution à cette date. Après une journée de samedi consacrée au marché du travail, les discussions tourneront autour des investissements et du plan de relance, ainsi que de la digitalisation et du climat, a indiqué le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) à son entrée au cabinet du Premier ministre. Aucune communication officielle n’est attendue dans la journée, indique-t-on dans l’entourage des ministres. Ceux-ci ont en effet convenu de travailler jusqu’à 20h00. « L’objectif reste d’aller vers un bon accord », a commenté la secrétaire d’État au Budget Eva De Bleeker (Open Vld). « Il y a encore beaucoup de choses à prendre en compte. Sept partis sont autour de la table et chacun veut mettre ses accents, mais il n’y a pas de blocage. »
Magnette pour la lutte contre la fraude fiscale plutôt que de rechercher des économies
Le président du PS, Paul Magnette, a réclamé dimanche une intensification de la lutte contre la fraude fiscale plutôt que pour la recherche d’économies à tout prix dans le budget 2022, objet de négociations entre les principaux ministres du gouvernement fédéral.
« Si nous nous mettons à combattre sérieusement la fraude fiscale, nous pouvons trouver deux, trois, quatre milliards d’euros, a-t-il affirmé sur le plateau de l’émission télévisée De Zevende Dag de la chaîne publique flamande VRT, en faisant référence à l’enquête dite des « Pandora Papers » sur la dissimulation d’avoirs dans des sociétés offshore.
Selon M. Magnette, qui préside le plus important des trois partis francophones de la coalition heptapartite Vivaldi, l’essentiel n’est pas le nombre de milliards économisés lors de la confection du budget, mais la manière de le faire.
« Un, deux, trois, quatre milliards. Combien ce n’est pas essentiel. La question est ‘comment nous le faisons' », a affirmé M. Magnette à la VRT. « Si nous engageons sérieusement contre la fraude fiscale, nous pouvons trouver deux trois ou quatre milliards », a ajouté le président des socialistes francophones. M. Magnette a suggéré d’aller chercher l’argent auprès des grosses fortunes et des multinationales. « Les familles belges qui placent leur argent dans des paradis, là il a beaucoup d’argent que nous pouvons aller chercher, sans faire payer » les citoyens ordinaires, a-t-il lancé.
Il a souligné que des noms connus figuraient sur la liste des Pandora Papers. « C’est un scandale si ces gens ne payent correctement leurs impôts en Belgique. Sinon notre budget serait en équilibre », a souligné le président du PS.
Il a aussi déploré que certains investissements prévus dans le plan de relance soient en passe d’être abandonnés par les principaux ministres lors du conclave budgétaire, avec une réduction à un milliard d’euros au lieu des trois envisagés initialement.
« Je trouve cela un peu dommage », a affirmé M. Magnette. « Nous devons véritablement investir. C’est un ‘one shot’ (effet unique) sur le budget. En plus, cela ne nous coûte pratiquement rien parce que les taux d’intérêt sont très bas », a-t-il dit en se disant une nouvelle fois partisan d’investissements dans les chemins de fer, dans l’isolation et dans la rénovation des bâtiments.
Ces investissements doivent être supérieurs au milliard d’euros, a renchéri le président du PS, en expliquant que les investissements publics coûtent peu tout en étant bénéfiques pour l’économie et pour l’emploi.
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