Coronavirus : Bruxelles, troisième capitale la plus touchée en Europe (infographies)
Le nombre de cas positifs au coronavirus augmente de plus en plus en Belgique, mais la situation est particulièrement préoccupante à Bruxelles où l’incidence et le taux d’hospitalisation augmentent rapidement. Bruxelles est également la troisième capitale la plus touchée en Europe. Le point.
En Belgique, le nombre moyen de nouvelles infections au coronavirus s’élevait à 2.309 par jour entre le 26 septembre et le 2 octobre, soit une augmentation de 48% par rapport à la période précédente selon Sciensano.
C’est à Bruxelles, particulièrement dans quatre communes que la situation est préoccupante :
- Molenbeek
- Koekelberg
- Saint-Josse
- Ganshoren
À Molenbeek, l‘incidence est passée à 770 cas pour 100.000 habitants. Les trois autres communes ont passé le cap 600 cas pour 100.000 habitants.
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le nombre d’infections reste élevé chez les moins de 60 ans. C’est parmi les 20-29 ans que le virus circule le plus.
Il y a pourtant de quoi s’inquiéter puisque l’on constate une augmentation fulgurante des cas chez les plus de 60 ans. Ainsi, entre le 22 et le 28 septembre, on dénombrait :
- 5 cas chez des plus de 90 ans,
- 7 cas chez les personnes âgées de 80 et 89 ans,
- 14 cas chez les personnes âgées de 70 et 79 ans
- 32 cas chez les personnes âgées de 60 à 69 ans.
Pour la période du 29 septembre au 5 octobre, on dénombre :
- 31 cas chez les plus de 90 ans,
- 77 chez les personnes âgées de 80 à 89 ans,
- 67 cas chez les personnes âgées de 70 à 79 ans et
- 144 cas chez les personnes âgées de 60 à 69 ans.
Au vu de ces chiffres et connaissant les facteurs de risques pour les personnes plus âgées, on peut donc s’attendre à une augmentation des hospitalisations et probablement des décès également dans les prochains jours. La crainte reste que les hôpitaux soient à nouveau débordés par les cas de Covid-19, alors que la période automnale est déjà traditionnellement chargée pour les hôpitaux.
Si la tendance actuelle se poursuit, les hôpitaux seront saturés au point que certains soins non-covid devront être à nouveau reportés, comme cela a été le cas au printemps dernier. « Ces dix derniers jours, nous avons dû traiter trois à quatre admissions par jour, ces 24 dernières heures on est passé à huit », expliquait Kenneth Coenye, médecin-chef de la Clinique Saint-Jean à Bruxelles, au quotidien De Standaard ce lundi. « Si les hospitalisations continuent à augmenter aussi rapidement, nous serons dans cette situation à la fin de la semaine, » ajoute-t-il.
Le CEO de l’UZ Brussel, situé à Jette, lance également l’alerte : la capacité de l’hôpital universitaire néerlandophone arrive quasi à saturation, si bien qu’il a dû transférer tous les patients atteints du Covid-19 vers d’autres régions. D’après le CEO, l’UZ Brussel dénombrait samedi 28 patients malades de la pandémie dont sept en soins intensifs et quatre placés sous assistance respiratoire.
Le ministre bruxellois Alain Maron (Ecolo) estime toutefois qu’il ne faut pas paniquer. Selon lui, la situation actuelle en la matière est comparable à celle observée fin mai, début juin, « très loin de ce qui s’est passé en février-mars ». Il indique que la situation des hôpitaux bruxellois dans la prise en charge des patients Covid est contrastée. Ainsi, l’hôpital Saint-Pierre est actuellement suroccupé sur ce plan alors que l’hôpital Érasme est sous-occupé, explique-t-il. Marc Noppen, CEO de l’hôpital d’Alost où sont transférés certains patients bruxellois, ne partage pas cet avis. « Si Maron ne trouve pas cette situation alarmante, je ne sais pas ce qui est alarmant », dit-il.
Bruxelles, 3e capitale européenne la plus touchée
Si l’on compare la situation de notre capitale avec celle d’autres capitales européennes, Bruxelles se classe troisième dans l’ordre des villes les plus contaminées. Seules Madrid et Prague font pire en nombre de cas.
Même Paris, qui vient d’être placée en alerte maximale pour une durée de 15 jours, dénombre moins de cas de coronavirus. De nouvelles mesures entrent d’ailleurs en vigueur aujourd’hui dans la capitale française. Notamment la fermeture des bars et des mesures plus strictes dans les restaurants.
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Le virus y est pourtant moins présent qu’à Bruxelles, où aucune nouvelle mesure n’est pour l’instant envisagée. En effet, le taux d’incidence à Paris est de 294, alors qu’il est de 395 à Bruxelles.
Bientôt un CNS ?
Le nouveau gouvernement d’Alexander De Croo ne s’est pas encore exprimé sur la question, mais le nouveau ministre de la Santé, Frank Vandenbroocke (sp.a), interrogé par la RTBF ce dimanche, a déjà recommandé à chacun de limiter ses contacts en dehors du foyer.
Pour l’instant, le nouveau gouvernement ne va donc pas lancer de nouvelles mesures concrètes pour tenter d’endiguer l’épidémie. Le fameux baromètre, qui permettra de mesurer la gravité de la situation sanitaire, afin de permettre des mesures spécifiques, est toujours en cours d’élaboration.
En attendant, aucun Conseil National de Sécurité n’a été mis à l’agenda du gouvernement De Croo.
Mesures renforcées à Molenbeek
Des mesures ont tout de même été renforcées à Molenbeek, la commune la plus touchée par le virus. Le collège de la bourgmestre Catherine Moureaux (PS) et des échevins a en effet décidé de limiter les présences aux mariages et aux enterrements, d’organiser les compétitions sportives indoor sans spectateurs, de limiter les tablées à cinq personnes maximum dans l’Horeca, et de créer une équipe Covid pour contrôler le respect de mesures sur le terrain. Quiconque contrevient aux dispositions et refuse de se conformer aux injonctions des agents constatateurs et/ou agents de police risque une amende administrative de 350 euros.
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