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« Aujourd’hui, on vous reproche presque de travailler dur »

Michel Vandersmissen Journaliste pour Knack

« Autrefois, travailler dur était considéré comme un compliment. Aujourd’hui, c’est presque un reproche », affirme Sabine Tobback, coach spécialisée en leadership. Dans nos entreprises, « il y a une minorité importante qui ne se foule pas trop. »

Sabine Tobback, coach en leadership depuis 19 ans, et auteur du livre Out of Office, est fatiguée par le tsunami de livres qui plaident tous en faveur d’un meilleur « équilibre vie privée-travail ». Ces conseils bien intentionnés pour prendre les choses plus à l’aise, entraînent plus de stress. »Pourtant, on ne compte plus le nombre de personnes en burn-out et beaucoup mettent en cause leur travail.

Comment faut-il s’y prendre ?

Dans mon livre, j’essaie d’expliquer que les gens ne doivent pas travailler plus, mais plus intelligemment. Travailler dur, c’est bien, mais il faut le faire selon les règles de l’art. C’est possible à condition de savoir pourquoi et pour qui vous travaillez dur. Pour vous ? Pour accroître votre prestige? Il y a suffisamment de raisons. J’apprends aux gens comment savoir quel type de travailleur ils sont. Travaillent-ils dur par peur de l’échec ? Par perfectionnisme ? Ou ne peuvent-ils pas déléguer?

Autrefois, travailler dur était plus accepté socialement qu’aujourd’hui, écrivez-vous. D’où vient ce retournement ?

Je viens d’une famille d’indépendants où l’on travaillait jour et nuit, et c’était considéré comme tout à fait normal. J’accompagne des managers et des dirigeants d’entreprise qui me racontent que travailler dur est presque considéré comme négatif. Un dirigeant me disait qu’il s’entraînait pour les Ten Miles d’Anvers. Il n’avait pas envie du tout, mais le faisait parce que manifestement, c’était mieux pour son image de CEO que de passer quinze heures par jour au bureau. Certains travaillent peut-être trop dur, mais j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est l’effet inverse : travailler six heures par jours suffit, se disent beaucoup de jeunes.

Tout le monde doit-il travailler plus durement ?

Non, mais quand je vais dans des entreprises, j’ai le sentiment qu’il y a une belle minorité qui ne se foule pas trop.

D’environ combien de personnes s’agit-il?

De 10 à 15%. Peut-être qu’ils sont responsables de ce que d’autres doivent travailler plus dur. À mon avis, ce pourcentage est plus élevé parmi les fonctionnaires et les enseignants. Toujours à se plaindre quand une réunion dure une heure de plus ! Qu’ils changent de job et postulent dans le secteur privé. Là, les employés doivent se réinventer en permanence.

Travaillez-vous dur ?

J’ai l’esprit occupé par mon travail 24 heures sur 24. Je rêve même de mon travail. Le travail me donne de l’énergie, et j’en suis fière.

Sabine Tobback, Out of Office, Lannoo Campus, 184 pages. (en néerlandais)

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