Chef de la Defence Michel Hofman et Ludivine Dedonder ministre de la défense © Belga

Armée: un repas de corps à l’origine de contaminations, Dedonder requiert une enquête

La ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, a annoncé vendredi avoir demandé au « patron » de l’armée, l’amiral Michel Hofman, d’ouvrir une enquête à propos d’un repas de corps qui s’est déroulé le 19 novembre dernier à la caserne de Spa, sans réel respect des normes sanitaires en vigueur, selon les journaux du groupe SudInfo. Elle n’a pas exclu de prendre des sanctions si nécessaire.

Elle n’a pas exclu de prendre des sanctions si nécessaire.

« J’ai pris connaissance de cet incident à Spa par voie de presse. La tenue des repas de corps, tradition militaire s’il en est, a été cadrée par des directives rappelées expressément par le chef de la Défense et actualisées suite à l’évolution de la situation épidémiologique ainsi qu’aux décisions prises par le comité de concertation », a indiqué Mme Dedonder (PS) dans un communiqué.

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« Suite aux révélations du groupe Sudinfo, il apparaît que les règles n’ont pas été respectées et j’ai demandé au chef de la Défense de diligenter une enquête. En fonction des résultats, je prendrai les mesures qui s’imposent. Les règles émises par le comité de concertation sont d’application pour tout le monde et ce, y compris, au sein de la Défense », a ajouté le ministre.

Selon le journal ‘La Meuse », qui cite des témoins, un repas de corps – une tradition bien ancrée chez les militaires autour du 15 novembre, date de la fête du Roi – s’est déroulé le 19 novembre au quartier Jacques de Dixmude abritant une unité d’infanterie, le 12/13 bataillon de Ligne, sans réel respect des normes sanitaires en vigueur.

Quelque 370 personnes étaient tenues d’y participer. Une semaine après l’événement, plusieurs ont été testées positives au Covid-19, ajoute le quotidien. Il cite un « militaire en colère » qui a affirmé : « dès que les gens boivent un petit peu, ils oublient tout. Certains montaient sur les tables, d’autres dansaient comme dans une discothèque. À la fin plus personne ne portait le masque« .

Quelques jours auparavant, le 29 octobre, l’amiral Hofman avait adressé ses directives à l’ensemble du personnel de la Défense pour l’organisation des repas de corps.

« Un repas de corps n’est peut-être pas essentiel, mais il est important. C’est l’occasion de promouvoir l’esprit de corps, ce qui, après les restrictions des 18 derniers mois, n’est pas un luxe. Pour cette raison, entre autres, et en raison du taux de vaccination élevé au sein de la Défense (93%), j’ai décidé de ne pas annuler les repas de corps. Ils peuvent avoir lieu avec les restrictions (déjà mentionnées auparavant): un maximum de 8 personnes à chaque table et une distance de 1,5 m entre les tables. Quand on se lève, on met son masque buccal et la pièce doit être bien ventilée », avait indiqué le chef de la Défense (Chod).

L’amiral Hofman rappelait également que la participation à un repas de corps n’est pas une obligation, contrairement au « toast au Roi », qui est par contre une obligation réglementaire. « Et je voudrais qu’il en reste ainsi: nous lèverons nos verres à Sa Majesté le Roi en tant que militaires et civils de la Défense et je suis sûr que chaque chef de corps pourra l’organiser en toute sécurité, si nécessaire en divisant son unité en différents groupes ».

Le Chod soulignait toutefois que l’utilisation du Covid Safe Ticket (CST) n’est pas autorisée (pour des raisons de respect de la vie privée, a-t-on souligné de source militaire), sauf si le repas de corps est organisé dans un cadre civil. Le « patron » de l’armée insistait aussi sur les mesures de précaution établies de longue date et qui restent pleinement en vigueur: utilisation du masque buccal, hygiène maximale des mains, pas d’embrassades, distance à respecter, etc.

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