Après les « entraînements à armes réelles », vers une dissolution de Schild en Vrienden?
Le quotidien Het Laatste Nieuws vient de révéler les liens étroits entre le mouvement d’extrême droite flamand Schild en Vrienden et des camps militaires étrangers, où s’entraînent certains de ses militants. Le PS veut mettre fin à ce type d’organisation.
« Le jour où la violence viendra, je sais quel camp sera préparé et lequel ne le sera pas. » Cette phrase de Dries Van Langenhove, député Vlaams Belang et fondateur de Schild en Vrienden, avait marqué les esprits en 2018, dans un reportage de la VRT consacré à ce mouvement nationaliste flamand. Les révélations du quotidien Het Laatste Nieuws, ce 1er février, confirmeraient-elles les velléités violentes de certains de ses militants, photos à l’appui ? Pour s’entraîner à armes réelles plus régulièrement que l’autorise la loi belge, quelques-uns se rendraient dans des camps militaires étrangers, essentiellement en Europe de l’Est. Ils y seraient notamment formés aux techniques de guerre et d’assauts. L’un d’eux, un certain Stijn L., figurerait dans la liste de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM), indique encore HLN.
Est-ce l’écart de trop pour ce mouvement d’extrême droite, soucieux d’apparaître comme BCBG mais si souvent décrié depuis sa création en 2017? Sur Twitter, Dries Vanlangenhove dénonce, sans surprise et en des termes fleuris, « un article de m*** » rempli de « mensonges ». Les informations ont aussi fait réagir le chef de groupe du PS à la Chambre, Ahmed Laaouej. Il compte interpeller prochainement le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), et la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V). « L’objectif est d’abord de leur demander ce qu’ils comptent faire, notamment au regard de la loi de 1934 sur l’interdiction des milices privées, commente Ahmed Laaouej. Un des critères qui les définit comme telles est en effet l’usage d’armes prohibées. Il y a aussi lieu de savoir quelles suites le ministre de la Justice compte donner, puisqu’il dispose d’un pouvoir d’injonction positive vis-à-vis du parquet. »
https://twitter.com/AhmedLaaouej/status/1356529294550401024Ahmed Laaouejhttps://twitter.com/AhmedLaaouej
Selon @HLN_BE, Schild en Vrienden s’entraîne maintenant à armes réelles dans des camps militaires. @VincentVQ et @AnneliesVl nous vous interpellerons à la Chambre sur vos intentions quant à la dissolution de ce groupe fasciste violent. https://t.co/MmucN5Rq9F
— Ahmed Laaouej (@AhmedLaaouej) February 2, 2021
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Pour Ahmed Laaouej, ces nouvelles révélations justifient par ailleurs de rouvrir le débat sur la possible dissolution d’organisations comme Schild en Vrienden. « On a ici une milice d’extrême droite qui n’en est pas à son premier méfait, poursuit-il. On connaît la teneur de son discours et son accointance avec les groupes néonazis. On sait que la sûreté de l’Etat avait rendu un rapport sur le risque de passages à des actes violents de la part de certains éléments. Si tous ces éléments ne conduisent pas les ministres compétents à réfléchir à un cadre juridique plus large, alors il y a de quoi s’inquiéter. » Début 2020, la députée sp.a. Meryame Kitir avait déjà déposé une proposition de loi visant à étendre la fameuse loi de 1934 aux « organisations essentiellement caractérisées par la volonté d’inciter à la violence, à la discrimination ou à la haine pour certains motifs ». Du côté du PS, c’est le député Khalil Aouasti qui interpellera les ministres de l’Intérieur et de la Justice dans leur commission respective.
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