De plus en plus d’huile de palme dans le diesel
La consommation de biocarburants ne cesse de progresser en Belgique. Les quantités d’huile de palme incorporées dans le diesel en Belgique ont été multipliées par treize en 2020, rapporte Le Soir, qui note que les émissions de ce biodiesel sont toutefois plus importantes que celles du diesel classique.
On a consommé 12,9 % de diesel en moins en 2020 qu’en 2019, indiquent les chiffres de la fédération pétrolière. Mais la quantité de biocarburant injectée atteint quant à elle 783.015 m 3 en 2020, contre 479.000 en 2019, selon les chiffres officiels. En moyenne, chaque Belge a donc consommé un peu plus de 69 litres d’huile de colza, de palme ou de soja, graisses animales ou autre huile de cuisson usagée se retrouvant dans les réservoirs des automobiles.
En fonction des prix du marché, les opérateurs se tournent plutôt vers le soja ou vers l’huile de palme. En 2020, les quantités incorporées d’huile de palme ont explosé, passant de 19.000 à 245.000 m3.
Or selon une étude réalisée pour la Commission européenne, l’impact climatique des biocarburants est nettement moins bon que celui des carburants fossiles, à l’inverse de leur image de carburants « verts ». Sur l’ensemble du cycle de vie, les émissions du biodiesel d’huile de palme sont trois fois plus importantes (285 grammes d’équivalent CO 2 par mégajoule) que celles du diesel classique. Les émissions du biodiesel de soja sont le double (200 gCO 2 eq/MJ) des émissions du diesel classique.
Résultat : selon une évaluation de différentes organisations, « les biodiesels d’huile de palme, de soja et de colza ont mené à une augmentation de plus de 8,5 % des émissions causées par le transport belge en 2020 », explique Noé Lecocq, expert chez Inter-Environnement Wallonie.