Guillaume Gautier

La chronique de Guillaume Gautier: en moins d’un an, Besnik Hasi est déjà sur le podium des vétérans des bancs

Guillaume Gautier Journaliste

Le licenciement de Brian Riemer signe la fin de l’aventure d’un des deux seuls coachs qui avaient commencé la saison 2023-24 au même poste. Les bancs belges sont plus instables que jamais.

La quatrième place et l’historique qualification européenne ne datent que de quelques mois, mais l’étoile de Miron Muslic commence à pâlir du côté du Cercle Bruges. Exigeantes, parfois usantes, ses méthodes ont pourtant fait l’unanimité la saison dernière. Commenceraient-elles à lasser ses jeunes joueurs? En championnat, le coach du Cercle a déjà dirigé 78 fois l’équipe de la Venise du Nord depuis qu’il a succédé à l’Autrichien Dominik Thalhammer. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est malgré tout plus du double de n’importe quel entraîneur installé sur un banc de l’élite belge cette saison.

Le récent licenciement de Brian Riemer isole effectivement Miron Muslic dans la hiérarchie des coachs qui sont depuis le plus longtemps à la tête de leur équipe au sommet du football national. Arrivé il y a moins d’un an à Malines, Besnik Hasi est déjà sur le podium de ce classement particulier, avec 34 rencontres de championnat à la tête du « Malinwa ». Un signe que le délai entre acquisition et date de péremption ne fait que se réduire au rayon des entraîneurs de Jupiler Pro League. A Saint-Trond, Christian Lattanzio en a fait les frais. Débarqué sur le banc d’un championnat qu’il ne connaissait pas, à la tête d’une équipe qui avait été dépouillée sur le marché des transferts avec les départs de Zion Suzuki, Matte Smets, Mathias Delorge, Jarne Steuckers ou Aboubakary Koita, l’Italien a été démis de ses fonctions trudonnaires après six petits matchs.

Souvent, à l’heure de nommer un nouvel entraîneur, les dirigeants parlent de recherche pointue, de quête de compatibilité avec le fameux «ADN» de leurs couleurs et de nouvelles bases à poser dans un projet. Les fameuses fondations n’ont désormais plus le luxe du temps des travaux. Il ne faut plus seulement construire, mais surtout construire vite, à l’image d’un Nicky Hayen qui n’a mis que dix matchs de championnat à la tête de Bruges pour conquérir le premier titre de champion de sa carrière. Du côté de Genk, tout juste quitté par un Wouter Vrancken qui a pris la succession d’Hein Vanhaezebrouck à Gand, on se félicite déjà de la rapidité des travaux menés par Thorsten Fink, dont la défense à trois qui avait fait ses preuves à Saint-Trond permet désormais aux Bleus du Limbourg de voler en tête du championnat. En poste depuis sept rencontres quand il a rendu visite à l’Anderlecht de Brian Riemer, l’Allemand a montré aux dirigeants mauves qu’on pouvait construire à toute allure un plan de jeu solide, et a indirectement fragilisé la position de son confrère qui demandait toujours du temps après 64 rencontres à la tête du projet bruxellois.

Longtemps, on parlait de choc psychologique pour exprimer le changement de dynamique observé dans un club suite à un changement de coach. On utilise encore ces termes pour qualifier les deux victoires engrangées d’entrée de jeu par les Canaris de Felice Mazzù. Aujourd’hui, pourtant, c’est un choc tactique que la plupart des dirigeants et supporters attendent. L’homme qui succèdera à Brian Riemer à la tête des Mauves est prévenu: il faudra du jeu, et vite. Si la sauce prend, au rythme où tombent les entraîneurs, les hautes sphères de la hiérarchie des doyens des bancs belges devraient se rapprocher rapidement.

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