Anne-Sophie Bailly

Chez bpost, c’est l’heure du changement

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Un conflit social majeur est en cours chez bpost. Les inquiétudes du personnel sont nombreuses et compréhensibles. Pourtant, il faudra accepter le changement que doit impérativement acter l’opérateur.

La version imprimée de cet article a probablement difficilement trouvé le chemin des boîtes aux lettres. En cause: un conflit social dur entre la direction et les syndicats de bpost au cœur duquel se trouve, notamment, la distribution des journaux et des magazines. Il y a quelques mois, le gouvernement a mis fin à la subvention dont bénéficiait bpost pour exercer cette activité. Depuis, ça négocie ferme entre éditeurs de presse et opérateur postal. Les premiers cherchant à obtenir un prix de distribution acceptable pour un service similaire, le second voulant garder un maximum de volume pour limiter les conséquences sur l’emploi. Et, inquiets, les syndicats se sont invités à la table des négociations sous la forme d’un préavis de grève d’un mois.

C’est que pour le personnel de l’entreprise, les inconnues sont nombreuses. Quelle partie du marché bpost conservera-t-elle? Quel rôle jouera la filiale AMP dans cette redistribution des rôles? Quel sera l’impact sur l’effectif global et sur le type de contrats? Des questions auxquelles s’ajoutent les interrogations relatives à la récente acquisition par bpost de Staci en France. L’opérateur belge parviendra-t-il à rentabiliser cet onéreux rachat? Que signifiera, du point de vue des profils recherchés, de la qualification, le repositionnement de bpost sur la voie de l’e-commerce et de la logistique? Quelle formation et quel accompagnement seront proposés aux travailleurs?

Toutes ces questions sont légitimes et doivent faire partie de la concertation et du dialogue social.

En ne se berçant d’aucune illusion. Car oui, la digitalisation des courriers se poursuivra, oui, bpost a définitivement perdu son exclusivité sur la distribution de la presse, oui, la livraison de colis demande une flexibilité extrême et oui, la logistique B-to-B est un nouveau métier pour l’ancienne Régie des postes. On peut le regretter, se dire que c’était mieux avant, tempêter à l’envi sur ces nouveaux modes de consommation, comme sur cette nouvelle manière de concevoir l’organisation d’un marché. Mais il faudra s’y adapter.

On peut aussi railler les errements du passé de bpost, le retard pris dans sa transformation, ses choix stratégiques boiteux et ses échecs. Mais il faudra passer au-dessus.

C’est ce que la nouvelle direction de bpost essaie de faire. Doit faire. Ce sera juste plus efficace si elle parvient à surmonter la résistance au changement qui sous-tend le bras de fer actuel. Plus efficace et moins douloureux.

La nouvelle direction de l’opérateur veut le transformer. Et doit le faire.

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