Destruction de Pompéi: les historiens dans le faux depuis des siècles

Caroline Lallemand Journaliste

A Pompéi, en Italie, des archéologues ont découvert une inscription qui pourrait bien chambouler l’historique de la destruction de la célèbre cité romaine.

La date du 24 août de l’an 79 apr. J.-C est répertoriée dans tous les livres d’histoire comme étant celle de l’éruption du Vésuve et de la destruction totale de la cité romaine de Pompéi, nichée à ses pieds. Des historiens ont réussi à dater la destruction de Pompéi avec plus de précision grâce à un simple graffiti qui pourrait bien faire vaciller un des piliers de la Rome Antique.

L’éruption du Vésuve qui a détruit Pompéi n’aurait ainsi pas eu lieu le 24 août de l’an 79 après Jésus-Christ, comme l’affirment tous les livres d’histoire, date également fixée par Pline le Jeune dans sa lettre à Tacite, 30 ans après avoir personnellement assisté à la catastrophe.

La nouvelle date attribuée à la destruction de la cité romaine est le 24 octobre de la même année. C’est en réalisant des fouilles dans une zone encore conservée dans la lave pétrifiée que les archéologues ont découverts deux grandes maisons rebaptisées la « maison avec jardin » et la « maison de Jupiter ». Outre la découverte de cette nouvelle date dans une série de fresques de la demeure, les archéologues ont aussi mis à jour des peintures naturalistes de grande qualité. Le ministre de la culture italien parle d’une « découverte extraordinaire ».

Une « découverte extraordinaire »

Selon le directeur des fouilles à Pompéi, Massimo Osanna, l’inscription tracée par un ouvrier travaillant dans cette villa, comporte la date du « 16e jour avant les calendes de novembre, ce qui correspond au 17 octobre ». Massiomo Osanna a rappelé que plusieurs éléments retrouvés sur place avaient déjà suggéré que l’éruption aurait pu avoir lieu en automne et notamment la découverte dans la lave pétrifiée de grenades et de baies automnales. « Au XIXème siècle déjà, la découverte de traces de branches contenant des fruits d’automne, ainsi que de grenadiers et de braseros avait fait réfléchir puisqu’il ne devait pas y en avoir en été« , a-t-il expliqué.

Sur l’année, par contre, les archéologues n’émettent pas de doute. Conservée par la lave, l’inscription est forcément antérieure à l’éruption du Vésuve. Le charbon de bois s’efface trop facilement pour résister plus que quelques jours sur un mur, si le graffiti avait été écrit en octobre 78 après Jésus-Christ, il n’aurait plus été visible en août 79, date présumée de l’éruption du volcan. La seule explication est donc qu’elle a eu lieu quelques jours après le 17 octobre 79, détaille le Point.fr.

Pour arrêter la date précise du 24 octobre, les archéologues continuent quand même à se baser sur la correspondance entre Pline le Jeune et Tacite. Ils avancent le fait que 30 ans après avoir vécu l’éruption du Vésuve, l’avocat sénateur aurait pu se tromper de mois. Autre hypothèse avancée: un copiste aurait aussi pu commettre une erreur en reproduisant la correspondance de Pline des années plus tard.

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