Nos arrière-grands-parents travaillaient moins que nous
Aussi saugrenu que cela puisse paraître, nos ancêtres, qui n’ont jamais connu la joie des vacances, travaillaient moins de jours que nous. C’est en tout cas ce que rapporte l’historien Jean-Louis Beaucarnot, dans son ouvrage Nos ancêtres étaient-ils plus heureux?.
Lorsque l’on pense à l’époque de nos arrière-grands-parents, on voit des agriculteurs, des mineurs, des ouvriers se tuer à la tâche. S’il est vrai que le travail était très dur à l’époque, et que les congés payés n’existaient pas, nos ancêtres ne travaillaient pas autant de jours que nous par an, selon l’historien Jean-Louis Beaucarnot, dont Atlantico a analysé le dernier ouvrage, Nos ancêtres étaient-ils plus heureux?.
A l’époque, la religion était omniprésente et régissait en grande partie l’organisation de la société. C’est pourquoi on ne travaillait jamais le dimanche. Pour effectuer son calcul, l’historien part donc sur une base de 365 jours à laquelle il soustrait 52 dimanches. Cela fait donc en principe 313 jours de travail.
Toutefois, il faut rappeler que le travail dans les campagnes suivait le rythme des saisons. En été, les journées pouvaient durer 16 heures pour effectuer les travaux les plus pénibles, tandis que la charge diminuait en hiver et se réduisait à 8 heures par jour.
Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, on ne travaillait pas 313 jours par an. Les dimanches n’étaient en effet pas les seuls jours où le travail était interdit pour des raisons religieuses, du moins dans les campagnes, car en ville certains chiffres montrent qu’en 1893, 27% des salariés travaillaient déjà le dimanche.
Aux dimanches «chômés», il faut donc ajouter les nombreuses fêtes religieuses et folkloriques. Par exemple, celle du saint patron du village ou de la paroisse, celle du diocèse, celle du saint patron du métier ou de la corporation. Même les animaux (chevaux et buffles) étaient dispensés de travail les jours protecteurs. Plus tous les autres saints locaux, objets de pèlerinage et pardons.
Ainsi, au XVIIe siècle, dans certaines régions de France, l’historien a répertorié plus de cinquante jours d’obligation d’arrêt de travail. Au cours des siècles suivants, certains jours furent abandonnés, mais ils restèrent très nombreux.
Donc aux 313 jours travaillés, on retire une cinquantaine de jours fériés, reste 260 jours. Soit l’équivalent de nos cinq jours de travail par semaine, jours fériés actuels déduits.
À cela, il faut encore ajouter les jours de fête familiale : mariages, enterrements, etc. L’historien estime donc que dans les campagnes, on travaillait en moyenne 180 jours par an, ce qui est beaucoup moins que nous, même en déduisant nos quatre semaines de congés payés.
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