Non loin d’Angkor se cache une autre cité perdue (vidéo)
A-t-on découvert Mahendraparvata, l’ancienne capitale khmère que l’on pensait perdue ? Des archéologues en sont convaincus et fouillent depuis 2013 des vestiges enfuis dans la jungle. L’ensemble n’aurait rien à envier à Angkor.
Phnom Kulen, la « montagne des Litchis », à 40km au nord-ouest d’Angkor, cache une cité perdue. Elle serait antérieure de 350 ans au célèbre site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce serait Mahendraparvata, la première capitale khmère, fondée en l’an 802 par Jayarvarman II. On connaissait son existence à travers certains écrits, mais l’on ne savait pas de quelle façon cette dernière était agencée.
Une forteresse naturelle
Le site de Kulen, ou plus précisément son plateau d’une vingtaine de kilomètres perchés à 450 mètres de haut est une forteresse naturelle. Seuls dix villages et quelques ermites y sont recensés. Il n’y a aucune route. L’épaisse jungle qui l’entoure rend l’endroit encore plus difficile d’accès, même si cette dernière a tendance à se faire grignoter par les brûlis et la culture sauvage de noix de cajou. C’était aussi le fief des Khmers rouges qui ont copieusement miné la région.
Pour envisager la moindre fouille, il était donc primordial de déminer le terrain même si la tâche s’annonçait aussi ardue qu’ingrate. Surtout que, jusqu’il y a peu, on ne savait pas exactement ce que l’on cherchait. Quelques vestiges avaient bien été répertoriés au début du vingtième siècle, mais c’est tout.
Ce n’est que grâce à la technologie moderne, soit un balayage au laser par hélicoptère, mieux connu sous le nom de Lidar, que l’on va découvrir l’ampleur du site et le sortir de 1200 ans d’oubli en 2013. Cette technique permet de passer au travers les jungles les plus épaisses et les topographies les plus escarpées. Elle va révéler de grandes avenues pouvant atteindre 60 mètres de large, des temples, des bassins et canaux. Tout cela compose ce que les archéologues n’ont pas peur d’appeler une mégalopole tant le site est étendu.
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Armés de ces nouvelles données et de GPS, les archéologues français Jean-Baptiste Chevance, directeur de la Fondation Archéologie et Développement et Damien Evans de l’Université de Sydney, explorent la jungle depuis plus de deux ans et ont déjà fait de nombreuses découvertes. Mais ils sont encore loin d’avoir dégagé le 100 kilomètres carré du site. Ils espèrent que ce véritable travail de titan permettra d’expliquer pourquoi cette civilisation a disparu, mais aussi de classer le site au patrimoine mondial de l’UNESCO.
L’endroit nimbé de mystère est aussi sacré. Il est depuis longtemps apprécié des pèlerins qui aiment se rendre à la rivière des Lingas (des sculptures posées dans le lit sablonneux d’une rivière) et se recueillir devant un bouddha géant.
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