Le robot Philae s’est bien posé sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko

Caroline Lallemand Journaliste

Ce mercredi est un jour historique pour la mission Rosetta. La sonde européenne a largué vers 10h00 (heure belge) le robot Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, située à plus de 500 millions de kilomètres de la Terre. Philae devrait s’y poser après pas moins de 7 heures de chute libre, vingt kilomètres plus bas. Suivez en direct cette première dans l’histoire spatiale.

Cela fait plus d’une décennie que les spationautes attendent ce moment. Le satellite Rosetta a entamé son long voyage en direction de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko il y a déjà douze ans et c’est ce mercredi le grand jour du larguage d’une partie du satellite, baptisé Philae, sur le noyau de cette comète d’environ 4 kilomètres de superficie, une première dans l’histoire spatiale. Si tout se passe comme prévu, l’atterrissage du robot-laboratoire d’une centaine de kilos créé par l’Agence spatiale européenne (ESA) devrait être confirmé vers 17h, les premières images capturées par Philae arriveront alors environ 1h15 plus tard.

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Cet atterrissage, véritable défi technologique, est périlleux car la surface de la comète, Tchouri de son petit nom, est plutôt accidentée avec de grosses pierres et des pentes de plus de 45 pour cent. Et malgré les mesures collectées, les scientifiques ignorent la nature du sol de la comète. Est-elle solide comme de la pierre, poussiéreuse comme de la régolithe lunaire, voire floconneuse? La sonde devra se poser en une seule tentative. Les chances de succès sont, selon les scientifiques de l’ESA, de 75 pour cent. Parmi les risques cités: le robot pourrait tomber dans un précipice ou disparaitre dans une fissure.

Le robot Philae s'est bien posé sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko
© Belga

Pour suivre cet évènement que les spationautes attendent depuis plus de 10 ans, l’ESA diffuse un Live Streaming, en direct de sa salle de contrôle:

Le CNES, l’agence spatiale française, propose de son côté une retransmission de flux vidéos à partir de 15h30, avec des interventions des spécialistes présents sur les différents sites mobilisés en Europe, comme l’explique Metronews, précisant que les événements seront retransmis avec une décalage de 28 minutes et 20 secondes, distance oblige. Sur le site de la BBC est mise en ligne une couverture étendue de l’évènement.

La descente de Philae sera également largement commentée sur les réseaux sociaux, sur Facebook ou sur Twitter via le hashtag #PoseToiPhilae. La sonde Rosetta et le robot Philae possèdent aussi leur propre compte Twitter (@ESA_Rosetta) et (@Philae2014).

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Ensuite, si la sonde se pose avec succès, l’aventure ne fera que commencer car Philae explorera cette comète, l’un des témoins primitifs du système solaire, pendant toute une année, récoltant des données d’une grande richesse avec pour ambition d’y découvrir peut-être les sources de l’eau et de la vie sur Terre.

17h07: Philae a bien « atterri »!

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Victoire pour l’Europe spatiale

Mission accomplie: pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, l’Europe a posé en douceur mercredi un petit robot, Philae, à la surface d’une comète, couronnement d’une aventure spatiale entamée il y a vingt ans.

« Nous sommes sur la comète », « nous sommes très heureux », a déclaré Andrea Accomazzo, directeur de vol de la mission Rosetta au Centre européen d’opérations spatiales (ESOC) à Darmstadt (Allemagne), sous des applaudissements nourris. Après une attente angoissante de sept heures pendant lesquelles Philae est descendu en chute libre vers sa cible, l’atterrissage du robot s’est fait « en douceur », selon l’ESA.

Le signal confirmant l’atterrissage est arrivé sur Terre à 16h03 TU (17h03 heure de Paris). Cette prouesse technique s’est jouée à plus de 500 millions de km de la Terre. Le robot va effectué des prélèvements qui livreront des informations sur les origines du système solaire, voire sur l’apparition de l’eau et de la vie sur Terre.

Largué en début de matinée par Rosetta avec laquelle il avait voyagé pendant dix ans, le petit robot aventurier était à l’heure pour son rendez-vous sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Comme prévu, il a touché le sol cométaire -ce qu’aucun engin de fabrication humaine n’avait encore jamais fait- sur le site d’Agilkia, choisi comme celui présentant le meilleur compromis technique et scientifique. Cette arrivée en territoire inconnu n’est pas sans rappeler les premières explorations du sol martien. Klim Tchourioumov, codécouvreur de la comète en 1969, était venu en personne à l’ESOC pour assister en direct à l’événement. L’autre découvreuse, Svetlana Guérassimenko, a fait le déplacement jusqu’à Cologne, au siège de l’agence spatiale allemande.

Philae s’est posé à la vitesse d’un marcheur (3,5 km/h) sur une comète qui file à 18 km/seconde. Pendant sa longue descente, Philae n’est pas resté désoeuvré: il a d’abord pris des images de sa fidèle complice, Rosetta. Il a aussi pris des images à l’arrivée, du site d’atterrissage sur la comète. Plusieurs autres de ses instruments ont été mis en action pendant la descente. Mais c’est surtout les 60 heures qui viennent, pendant lesquelles Philae va fonctionner sur sa pile, qui vont être décisives pour la science. Car outre l’exploit technique, Philae a la mission de trouver sur le noyau de la comète le graal des astrophysiciens: des molécules organiques qui ont pu jouer un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, les comètes étant les objets les plus primitifs du système solaire.

« On s’est fixé comme objectif que dans les 60 heures, chaque instrument puisse travailler au moins une fois au maximum de ses possibilités », a déclaré Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de l’atterrisseur. Après, la ressource en énergie de Philae sera plus aléatoire: il devra compter sur un système secondaire de batterie, rechargeable par de petits panneaux solaires. Si tout va bien, il doit fonctionner jusqu’en mars. Au-delà, il est condamné à mourir de chaud car il n’est pas conçu pour supporter la montée en température lorsque la comète se rapprochera du Soleil.

Rosetta, qui a déjà parcouru 6,5 milliards de km et première sonde à se mettre en orbite autour d’une comète, poursuivra sa mission jusque fin décembre 2015. « 80% de la science est faite par Rosetta mais, d’un autre côté, Philae va donner des informations sur la comète qu’on ne pourra pas avoir avec Rosetta », a souligné Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA. D’un coût total de 1,3 milliard d’euros, le prix de trois Airbus 380, la mission Rosetta a mobilisé environ 2.000 personnes depuis 20 ans. Plus de 50 entreprises de 14 pays européens et des Etats-Unis ont participé à la réalisation de la sonde.

La Nasa salue l’atterrissage historique du robot européen Philae sur une comète

La Nasa a salué mercredi l’atterrissage du robot européen Philae sur une comète, événement qu’elle a qualifié « d’avancée » majeure dans l’histoire de l’exploration spatiale.

« Nous félicitons l’Agence spatiale européenne (ESA) pour son succès à se poser sur une comète aujourd’hui », a déclaré dans un communiqué John Grunsfeld, administrateur adjoint de la Nasa responsable des missions scientifiques. « Cette réussite représente une percée dans l’exploration de notre système solaire et une étape clé dans la coopération internationale », a-t-il ajouté.

Le robot Philae, qui s’était séparé de la sonde européenne Rosetta sept heures plus tôt, s’est posé au terme d’une approche délicate sur le noyau de la comète Tchourioumov-Guérassimenko. Cette manoeuvre était très périlleuse étant donné la vitesse élevée de la comète et sa surface torturée.

Le responsable de la Nasa a souligné que trois instruments américains se trouvaient à bord de Rosetta pour cartographier le noyau de la comète et y rechercher des traces d’eau. « Nous sommes fiers de partager ce jour historique et attendons de recevoir des données scientifiques », a-t-il indiqué.

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