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La découverte d’un fossile vieillit le genre humain de 400.000 ans

Nos origines remonteraient à 2.8 millions d’années, selon une équipe de paléontologues de l’Université d’État d’Arizona. Ces derniers viennent de mettre en lumière le plus vieux fossile jamais trouvé.

Un fragment de mâchoire vient d’être découvert en Éthiopie et pourrait être « le plus ancien fossile du genre Homo jamais découvert », selon Brian Villmoare, paléoanthropologue à l’Université du Nevada. Cette trouvaille, qui déstabilise les bases de notre humanité, provient du triangle de l’Afar, région où Lucy avait déjà été découverte en 1974. Il s’agirait donc de la plus vieille trace du genre Homo jamais retrouvée, car elle remonterait nos origines à 2.8 millions d’années. C’est à dire 400.000 ans plus tôt que ce qu’estimaient les scientifiques.

C’est en 2013 que la mandibule de 5 dents, baptisée « LD 350-1 » , a été repérée sur le site de recherche de Ledi-Geraru. Cette région est un lieu de fouille important où de nombreux restes d’hominidés avaient déjà été découverts. Une équipe de paléontologues, dirigée par Chalachew Seyoum, de l’Université d’État d’Arizona, avait alors décelé ce fossile. « Des fossiles de la lignée Homo de plus de deux millions d’années sont très rares et le fait d’avoir un éclairage sur les toutes premières phases de l’évolution de notre lignée est particulièrement emballant« , se réjouit déjà Brian Villmoare, le principal auteur de la recherche.

Mi-australopithèque, mi-Homo

Les chercheurs ont pu trouver, à travers ce fossile, des liens entre l’australopithèque, qui appartient à la même lignée que le squelette de Lucy, et le genre Homo. « Ce nouveau fossile, qui possède des caractères propres aux australopithèques et d’autres spécifiques aux premiers Homo, illustre bien la transition entre ces deux groupes« , a précisé William Kimbel, co-auteur de l’étude. « Mais le fait que LD 350-1 présente des spécialisations typiques du genre Homo le classe avec certitude dans cette catégorie », a-t-il ajouté.

De nouvelles recherches effectuées au même endroit ont abouti à de nombreuses hypothèses quant au climat de l’époque. Climat qui aurait provoqué l’extinction des espèces antérieures à l’être humain. Les scientifiques ont reconnu que l’environnement dans lequel « LD 350-1 », donc le genre Homo, a vécu serait plus aride et beaucoup moins forestier que celui des australopithèques. « Mais il est encore trop tôt pour dire si le changement climatique est responsable de l’émergence du genre Homo, il nous faudra avant cela examiner un plus grand nombre de fossiles d’hominidés que nous continuons à rechercher dans cette région« , a déclaré Kaye Reed, professeur à l’Université d’Arizona et co-auteur de cette étude.

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