Que se passe-t-il lorsque l’on est trop propre ?
Des scientifiques apportent la preuve que les allergies, l’asthme et certaines maladies auto-immunes sont la conséquence de notre environnement trop propre.
Nous sommes beaucoup plus propres que nos ancêtres, c’est un fait. Grâce au ramassage systématique des déchets, à l’épuration des eaux et la prolifération des savons et autres désinfectants domestiques qui stérilisent nos maisons, nous sommes de moins en moins confrontés aux bactéries.
À cause de cet « hygiénisme » de plus en plus présent, certains affirment que nous influençons les bactéries qui vivent en nous, nous rendant plus sensibles aux allergies, à l’asthme et aux maladies liées au système immunitaire.
Une étude publiée dans la revue scientifique Cell et relayée par le Time, appuie aujourd’hui cette théorie. Elle prouverait même que cela pourrait avoir une influence sur le diabète de type 1.
Cette étude affirme que l’environnement dans lequel sont élevés les bébés et les microbes auxquels ils sont exposés dès leur plus jeune âge peuvent avoir une grande influence sur la flore bactérienne de leur corps. Ce qui peut influencer le risque de certaines maladies.
Les chercheurs ont découvert que les microbes intestinaux des bébés nés dans une région rurale de Russie étaient significativement différents de ceux des bébés nés non loin de là dans une région urbaine de l’autre côté de la frontière en Finlande et en Estonie.
Parmi les nouveau-nés russes, les bactéries les plus présentes allaient d’E. coli à des espèces de bifidobactéries, tandis que les nouveau-nés en Finlande ont montré plus d’espèces Bacteroïdes. Les nourrissons estoniens ont montré des niveaux entre les deux : dans cette région, le développement économique se déplace progressivement d’un mode de vie agraire vers une urbanisation.
Les chercheurs ont également mis en corrélations ces résultats avec les cas de diabète de type 1. Ils ont alors constaté que le nombre de bébés malades était plus élevé en Finlande qu’en Russie. Même après que les scientifiques aient tenu compte des facteurs pouvant influencer la flore intestinale comme l’alimentation, l’environnement ou l’allaitement, la différence restait significative entre les différentes zones géographiques.
« Nous savons que les enfants russes vivent à proximité ou dans des fermes et sont clairement exposés à un large éventail de microbes dans le sol, ainsi que par les animaux », explique Ramnik Xavier au Time, auteur principal de l’étude de l’Institut Broad. « Les Finlandais vivent dans un environnement ultrapropre et la plupart des enfants ont passé leurs premières années dans une tour de béton qui ne leur a pas donné la même exposition. »
Selon d’autres études, l’exposition à des espèces bactériennes trouvées dans le sol et les environnements ruraux est liée à une production plus élevée d’acides gras qui permet de lutter contre les agents pathogènes responsables d’infections respiratoires et qui peut affecter le métabolisme. Avoir différentes colonies de bactéries peut donc éduquer le système immunitaire, ce qui peut donner aux enfants plus ou moins de protection contre, par exemple, les allergies et les troubles métaboliques comme le diabète. Aujourd’hui, l’enjeu est donc de trouver le meilleur cocktail de probiotiques à donner aux enfants qui vivent en milieu urbain pour retarder l’apparition du diabète de type 1, de l’asthme ou des allergies.
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