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Trois choses que vous devriez savoir pour mieux comprendre le monde d’aujourd’hui

Marie Gathon Journaliste Levif.be

Le monde va bien mieux que nous avons tendance à le penser. Même s’il reste un grand nombre de progrès à réaliser, selon le site internet de statistiques OurWorldInData.org.

À la demande de Bill Gates « himself », l’économiste d’Oxford, Max Roser, a partagé les trois chiffres qui selon lui peuvent nous aider à mieux comprendre le monde.

Connaitre les changements globaux intervenus ces dernières décennies dans le monde permet d’avoir un contexte pour analyser l’actualité sous un autre angle.

Voici donc les trois faits à retenir sur l’évolution des conditions de vie dans le monde.

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Depuis 1960, le nombre de décès d’enfants est passé de 20 millions à 5,6 millions par an

Aujourd’hui, chaque minute, 22 parents vivent la douloureuse expérience de perdre un enfant de moins de cinq ans. Cela représente 15.500 décès par jour et 5,6 millions par an. C’est beaucoup trop, mais des améliorations sont encore possibles dans le domaine, selon Max Roser.

Dans les années 1950 et 1960, le monde a vu 20 millions d’enfants de moins de cinq mourir chaque année.

Une des raisons pour lesquelles nous avons aujourd’hui du mal à voir les progrès effectués chaque jour, c’est que nous avons oublié à quel point le monde d’avant était affreux. « Le monde est bien meilleur aujourd’hui qu’hier, même s’il est toujours horrible », affirme l’économiste.

Ce n’est donc pas une raison suffisante pour nous reposer sur nos lauriers et arrêter de tenter d’améliorer les choses. Onze enfants continuent de mourir chaque minute. Nous ne pouvons donc pas accepter le monde tel qu’il est aujourd’hui.

Ce qu’il faut retenir est donc que le nombre de décès d’enfants est en constante diminution. Il y avait 3,5 fois plus de décès d’enfants il y a 50 ans.

Depuis 1960, le taux de fécondité a diminué de moitié

La statistique clé pour étudier l’accroissement de la population est le taux de fécondité, soit le nombre d’enfants par femme dans le monde. Ainsi, quand le taux de fécondité est proche de deux enfants par femme, cela signifie qu’environ chaque couple est remplacé par deux enfants et que l’accroissement de la population est faible.

À la fin des années 1960, chaque femme avait en moyenne cinq enfants et au regard d’un tel taux de fécondité, la population mondiale grandissait rapidement. À ce moment-là, la population mondiale augmentait de 2 % chaque année.

La généralisation de la contraception a permis aux couples de décider du nombre d’enfants qu’ils désiraient avoir. Ce chiffre a également tendance à diminuer au fur et à mesure que les revenus des parents augmentent.

Grâce aux études statistiques, les chercheurs aujourd’hui savent que plus les femmes sont instruites et ont des opportunités de carrière et moins elles ont d’enfants. Nous savons aussi que lorsque le taux de mortalité infantile chute, et que du coup les parents n’ont plus peur que leur enfant décède, la première conséquence est que les femmes font moins d’enfants.

L’amélioration des conditions de vie des femmes et la diminution du taux de mortalité des enfants fait donc rapidement baisser le taux de fécondité à travers le monde.

Il faut donc retenir que depuis les années 1950, le taux de fécondité a été divisé par deux, passant de 5 à moins de 2,5 enfants par femme. La croissance de la population a donc également diminué de moitié, passant à 1% par an. L’accroissement de la population devrait donc prendre fin d’ici la fin du siècle.

Chaque jour, 137.000 personnes sont sorties de l’extrême pauvreté entre 1960 et 2015

Vivre dans l’extrême pauvreté signifie que la plupart des choses essentielles de la vie sont inaccessibles. Les personnes pauvres manquent d’abri décent et de soins de santé de base. Elles ont également du mal à trouver de quoi se nourrir.

Lorsque l’on demande aux gens ce qu’ils savent à propos de l’extrême pauvreté dans le monde, ils disent souvent que celle-ci augmente et que les choses vont de plus en plus mal.

C’est en fait l’exact opposé qui se passe. Non seulement le nombre de personnes extrêmement pauvre est en baisse, mais également la proportion de ces personnes dans le monde.

En 1990, 1,86 milliard de personnes vivaient dans l’extrême pauvreté, soit plus d’un tiers de la population mondiale. Vingt-cinq ans plus tard, ce nombre a diminué de plus de la moitié pour atteindre 706 millions, soit une personne sur dix.

C’est un très gros changement qui signifie qu’en moyenne chaque jour durant ces 25 dernières années, 137.000 personnes sont sorties de l’extrême pauvreté.

Ce qu’il faut donc retenir c’est qu’aujourd’hui une personne sur dix vit dans l’extrême pauvreté, soit 706 millions. C’est un nombre inacceptable. Mais la tendance va dans le bon sens et il est possible d’éradiquer l’extrême pauvreté de notre planète.

« Se souvenir de ces trois faits me rappelle pourquoi il est important de s’engager dans développement mondial. Ces statistiques montrent clairement que nous ne pouvons pas nous reposer sur le monde tel qu’il est aujourd’hui. Surtout parce que les progrès sont inégaux et qu’en Afrique subsaharienne, les progrès ont été plus lents, même s’ils ne sont pas absents. Les statistiques sur les changements globaux au fil du temps nous disent qu’il est possible de travailler pour un monde meilleur. Continuons dans cette direction. Nos réussites passées devraient nous encourager à travailler pour plus de progrès », conclut Max Roser.

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